Pour avoir insulté Erdogan, la justice turque s'en prend à la cheffe de l'opposition Özel

La dirigeante du CHP, Özel, encourage les Turcs à ne pas céder aux craintes d'Erdogan.
(Photo : picture alliance/dpa)
La pression sur l'opposition turque ne cesse de croître : après l'arrestation du maire d'Istanbul İmamoğlu, son collègue Özel est dans le collimateur du parquet. Le chef du CHP, accusé d'avoir insulté le président Erdogan, risque la levée de son immunité.
Le parquet général turc a ouvert une enquête contre le chef de l'opposition Özgür Özel, soupçonné d'« insulte au président ». Les accusations portent sur des déclarations faites par le chef du CHP lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion du parti samedi, selon les médias turcs. Özel a non seulement insulté le président Recep Tayyip Erdogan, mais a également proféré des menaces contre des décideurs d'agences gouvernementales et incité à des activités criminelles, a déclaré le procureur.
Samedi, Özel a commenté l'arrestation de trois maires de son parti dans le cadre d'enquêtes pour corruption. « Chacun aura sa place dans l'histoire », a déclaré le chef du parti d'opposition nationaliste de gauche : ceux qui « protègent les résultats des élections » comme ceux qui ont cédé à Erdogan « et à ses craintes ». Özel a accusé le président turc : « Vous leur enlevez le droit de vote, vous leur enlevez les maires qu'ils ont élus, vous mettez le futur président en prison. »
Özel devrait être déchue de son immunitéLe chef de l'opposition faisait référence à son collègue de parti emprisonné, le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, principal rival politique d'Erdogan en Turquie. Arrêté le 19 mars, il est toujours en détention pour corruption, accusations qu'il nie. L'arrestation d'Imamoglu a déclenché la plus grande vague de protestations en Turquie depuis les manifestations dites de Gezi en 2013, au cours desquelles des milliers de personnes ont été arrêtées.
Erdogan avait déjà porté plainte contre Özel en novembre pour insulte au président. D'autres procédures sont également en cours contre la dirigeante du CHP. Selon les médias turcs, l'immunité parlementaire d'Özel devrait être levée. Cela permettrait de le condamner à une peine de prison.
Les nouvelles enquêtes contre Özel et l'arrestation ce week-end des trois maires du CHP constituent les dernières étapes d'une série d'enquêtes visant les responsables politiques du parti. Erdogan exerce une pression croissante sur le CHP, qui a remporté une victoire décisive face à son parti islamo-conservateur AKP lors des élections locales de l'année dernière.
Source : ntv.de, mau/AFP
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