Espagne | Dans un bus public à Majorque – et avec plaisir.
Pour beaucoup, Majorque rime avec plage, sangria et voitures de location. Mais on peut aussi découvrir cette île des Baléares d'une manière totalement différente : plus calme, moins chère et plus écologique, en bus. Ceux qui optent pour ce mode de transport peuvent rapidement économiser plusieurs centaines d'euros, découvrir bien plus que les parkings devant les bars de plage, et apprendre, au passage, que l'attente est un art de vivre.
Depuis 2019, le nombre d'usagers des transports en commun à Majorque a augmenté de 44 % . Un chiffre remarquable, et ce n'est pas un hasard. Bien sûr, les locations de voitures sont devenues plus chères en haute saison. Mais surtout, le réseau fonctionne. Il dessert quasiment tous les sites touristiques de l'île. Il suffit d'en comprendre le fonctionnement.
Tous les chemins mènent (du moins au départ) à Palma.L'Association des transports des îles Baléares (TIB) conçoit son réseau de bus comme une roue : Palma en est le centre, d'où rayonnent les lignes dans toutes les directions. Cette structure radiale implique que toute personne voyageant d'une côte à l'autre passe souvent par Palma . Bien que cela puisse paraître un détour, c'est en réalité un moyen de transport efficace. Autour de la capitale, les bus sont fréquents, les correspondances bien coordonnées et il est facile de s'y repérer.
Les numéros des lignes, petits et bien visibles, sont de précieux repères : les bus de la série 100 emmènent les voyageurs vers le sud-ouest, jusqu’à Port d’Andratx ou les plages de Magaluf. Ceux de la série 200 montent dans la Serra de Tramuntana, vers Valldemossa ou Port de Sóller. Le nord, avec Pollença et Alcúdia, est desservi par les bus de la série 300 ; ceux de la série 400 couvrent le nord-est, notamment Cala Millor et Manacor. Pour se rendre au sud, par exemple à Cala d’Or, il faut prendre un bus de la série 500. Une fois le système assimilé, il est facile d’organiser sa journée : itinéraire, correspondance, destination. Et retour.
Gratuit pour les locaux – peu coûteux pour les visiteursLe bus est gratuit pour les résidents locaux. Pour les touristes, TIB simplifie la procédure : il suffit de présenter sa carte bancaire sans contact au lecteur à la montée et à la descente. Jusqu’à cinq personnes peuvent voyager avec la même carte ; les groupes bénéficient de tarifs encore plus avantageux. Le montant total du trajet est facturé le lendemain. En cas d’oubli de validation, une pénalité de 0,30 € par personne sera appliquée. TIB peut bloquer temporairement jusqu’à 20 € et facturer le prix réel ultérieurement. À 1,80 € en moyenne par trajet, le bus est nettement moins cher que les taxis ou les voitures de location – et dans de nombreux cas, même moins cher qu’un trajet équivalent en transports en commun en Allemagne.
La fréquence des bus varie selon la saison et l'heure. En été, certaines lignes circulent toutes les 20 ou 25 minutes. Hors saison, la fréquence est réduite ; certaines lignes desservant les plages sont même suspendues jusqu'en avril ou mai. Ce n'est pas de l'impolitesse, c'est simplement de la transparence : là où il y a moins de monde, les bus passent moins souvent. En planifiant à l'avance, vous profiterez d'un voyage plus serein.
La plupart des bus TIB sont climatisés. Parfois même un peu trop. Un pull en plein été ? Soudain, c'est envisageable à Majorque. On y trouve des compartiments à bagages, deux emplacements pour vélos et des panneaux d'affichage électroniques à de nombreux arrêts. Ces derniers, cependant, ont leurs petits défauts. Les écrans tombent en panne, les informations en temps réel ne sont pas toujours exactes et même Google Maps se trompe parfois. Le conseil aux vacanciers : armez-vous de patience, gardez des attentes réalistes et prévoyez une marge de 20 minutes. Ceux qui voyagent ainsi arrivent détendus.
Adapté aux familles : les enfants sont autorisés à poser des questionsLes enfants peuvent se déplacer librement dans le bus, regarder par la fenêtre et poser des questions. C'est bien plus amusant qu'un siège auto. Même le départ de nuit pour l'aéroport est possible : il y a des correspondances tôt le matin et tard le soir, suffisamment régulières pour que vous n'ayez pas envie de repartir en vacances avant même d'arriver à la porte d'embarquement. En haute saison, il est toutefois conseillé de prévoir un plan B. Si un bus est plein, le suivant arrivera. Et si celui-ci est plein lui aussi, une glace à l'arrêt de bus fera l'affaire : un quart d'heure plus tard, vous aurez une place assise.
Ceux qui sont flexibles et ont du temps libre peuvent découvrir une autre facette de l'île en bus. Un panorama plus beau se dévoile souvent au détour d'un virage, une baie plus tranquille au bout d'une route. Ceux qui tiennent absolument à visiter quatre plages en une journée peuvent continuer à conduire. Tous les autres montent à bord, valident leur billet par carte bancaire et se laissent porter. Notre rédacteur n'a absolument pas regretté l'absence de voiture de location lors de son deuxième été sur place et retournerait à Majorque en bus jaune TIB sans hésiter. L'île récompense ce choix par une circulation plus fluide, des anecdotes plus nombreuses et un budget voyage qui permet encore de dîner au port.
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