Comédie, horreur corporelle et maternité démoniaque dominent un Festival de Sitges plus terrifiant que jamais.

Le Festival du Film Fantastique de Sitges est de retour, avec un focus sur les grandes tendances du nouveau cinéma de genre, comme le body horror, les films choquants avec des tueurs en série grotesques et l'humour noir. « Il est clair que le succès de 'The Substance' a créé un précédent », a reconnu Ángel Sala, directeur du festival.
Le film d'ouverture sera « Alpha », le nouveau film de Julia Ducournau , présenté en avant-première au dernier Festival de Cannes. La réalisatrice de « Titane », troisième réalisatrice seulement à ouvrir le festival, sera présente lors d'une édition marquée par une forte présence de réalisatrices et regorgeant de films traitant du corps, de sa transformation et des ravages de la maternité. « Ducournau est une réalisatrice incontournable, ayant déjà présenté son premier film à Sitges. Elle présente ici une histoire avec une voix féminine forte, des problèmes familiaux, et même si ce n'est pas un récit d'horreur à proprement parler, il dégage une atmosphère très effrayante », a commenté Sala.
Un autre élément central de cette édition sera la relation entre l'horreur, la science-fiction et la comédie. Joe Dante, réalisateur de « Gremlins », sera l'un des invités vedettes, et le livre « Rires et Frissons » sera présenté, analysant l'union de ces deux éléments dans le cinéma de genre depuis ses débuts. « Il suffit de penser à des films pionniers comme « La Fiancée de Frankenstein » ou « L'Homme invisible » pour constater à quel point l'humour a imprégné le cinéma de genre. Dans les années 80, les films gores utilisaient l'humour pour adoucir l'imagerie. Il suffit ensuite de penser à des classiques comme « Fright Night » ou aux films de Terry Gillian pour constater que cette hybridation recèle de véritables chefs-d'œuvre », a déclaré Sala.
Côté hommages, cette année marque le 40e anniversaire de la sortie de deux grands classiques de 1985. Le premier, « Retour vers le futur », le film de Robert Zemekis dont le duo principal, Doc et Marty McFly, a inspiré trois générations et créé des succès massifs comme la série animée « Rick et Morty ». Le second, « Re-Animator », le film à succès de Stuart Gordon, réunira des membres du film à Sitges pour discuter en profondeur de cette production révolutionnaire.
Par ailleurs, la 58e édition du festival décernera le Prix d'honneur au cinéaste Peter Chan , qui présidera également le jury. La productrice Gale Anne Hurd recevra le Prix WomanInFan pour sa contribution à des phénomènes comme « The Walking Dead ». Enfin, les acteurs Dominique Pinon , célèbre pour des films comme « Delicatessen » et « La Cité des enfants perdus », et le Mexicain Hugo Stiglitz seront également honorés.
Parmi les autres titres annoncés , The Thing with Feathers de Dylan Southern se distingue. Benedict Cumberbatch incarne un homme qui perd sa femme et dont le chagrin prend la forme d'un corbeau géant. Un autre titre phare sera La Légende d'Ochi d'Isaiah Saxon , une histoire qui nous reconnecte avec les meilleurs films fantastiques pour toute la famille, avec William Dafoe et Emily Watson.
Parmi les temps forts du festival, « The Ugly Stepsister » de la réalisatrice danoise Emilie Blichfeldt, une nouvelle adaptation de « Cendrillon » qui ne laissera personne indifférent. Une relecture de contes populaires sera également au programme, avec une nouvelle version terrifiante du mythe de « La Petite Sirène ». Enfin, le festival fera revivre « Life as Chuck » de Mike Flanagan , qui n'était pas arrivé à temps pour le festival l'année dernière. Il s'agit d'une adaptation du roman de Stephen King. « On ne peut pas encore le dire, mais King sera très présent lors de l'édition de cette année », a confié Sala, énigmatique.
Du côté des productions espagnoles, le clou du spectacle est « Silencio » d'Eduardo Casanova, qui n'est pas un film, mais une mini-série sur les vampires enfermés pendant la pandémie. Seront également au programme « Gaua » de Paul Urkijo, une approche stylisée et spectaculaire de la sorcellerie rurale. Laura Casabé présentera également « La virge de la Tosquera » , une adaptation de deux nouvelles de Mariana Enríquez, l'écrivaine actuelle qui a remis l'horreur au goût du jour. Enfin, parmi les pièces phares, on compte « Decorado » d'Alberto Vázquez et « Luger » de Bruno Martín. Des classiques comme « Vera, un cuento cruel » de Josefina Molina seront également revisités.
Le reste du programme met en lumière le renouveau du cinéma d'horreur japonais, qui a connu son âge d'or à la fin des années 1990 et au début des années 2000. On y retrouve notamment « Exit 8 » de Genki Kawamura, « New Group » de Yuta Shimotsu et « The Curse » de Kenichi Ugana . La science-fiction, bien que moins présente, aura également sa propre section, avec des films comme « Redux Redux » de Kevin et Matthew McManus et « Orang Ikan » de Mike Wiluan.
Enfin, l'animation occupera également une place de choix au programme du festival. Rogério Nunes proposera une nouvelle adaptation du classique de Joseph Conrad, « Au cœur des ténèbres » . Aria Covamonas, décédée il y a quelques semaines, a réalisé l'extraordinaire « La Grande Histoire de la philosophie occidentale », projeté hors compétition. Kenichiro Akimoro présentera « All You Need Is Kill », la version de la bande dessinée éponyme que Tom Cruise a adaptée au cinéma dans « The Edge of Tomorrow ».
ABC.es