L'Association des compagnies aériennes appelle le gouvernement à renforcer la position de l'Espagne sur le marché des carburants durables.

L' Association des compagnies aériennes (ALA) exhorte le gouvernement à promouvoir le carburant d'aviation durable et à « ne pas manquer l'opportunité stratégique » de dominer le marché mondial. La production de SAF est un défi qu'elle estime devoir être relevé « au plus vite » afin de consolider la position avantageuse de l'Espagne sur ce marché en plein essor.

C'est ce qu'a déclaré le président de l'association, Javier Gándara, lors de son discours au « Dialogue de haut niveau sur le rôle des nouveaux carburants dans la décarbonisation du transport aérien et maritime », où il a souligné que l' industrie des SAF en Espagne a la capacité de générer 270 000 emplois et de renforcer « l'indépendance énergétique du pays ».

Le terme SAF (Sustainable Aviation Fluid) désigne tout carburant pouvant être produit sans recourir aux combustibles fossiles, y compris les sources non renouvelables comme le kérosène, un hydrocarbure dérivé du pétrole et actuellement le principal carburant utilisé dans l'industrie. Dans la quête de durabilité écologique de l'aviation, les biocarburants et l'hydrogène se positionnent comme des alternatives dont la mise en œuvre permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.

Certaines compagnies utilisent déjà un faible pourcentage de leur flotte au SAF, notamment Vueling, qui en représente 10 % du total de ses appareils. Dans son discours, Gándara a réaffirmé l'objectif du secteur d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, avec une feuille de route incluant, entre autres solutions, le SAF et l'hydrogène. Pour l'instant, la Commission européenne a fixé des quotas de 2 % de SAF d'ici 2025, que les fournisseurs devront respecter sur l'ensemble de leurs approvisionnements à l'UE.

Pour atteindre l'objectif zéro émission, selon les études de l'Association du transport aérien international (IATA), entre 3 000 et 6 500 nouvelles usines de carburants renouvelables seront nécessaires. En Espagne, ce chiffre s'élève à plus de 30 usines de SAF, ce qui représenterait un investissement de 22 milliards d'euros et la création de 270 000 emplois directs, indirects et induits d'ici 2050.

« L'engagement décisif du gouvernement en faveur du développement du SAF est nécessaire, avec des politiques de soutien qui permettent d'intensifier son développement et de réduire son différentiel de prix par rapport au kérosène conventionnel », a déclaré le président de l'ALA, qui a souligné que cette année les compagnies aériennes paieront un coût supplémentaire de 234,2 millions d'euros pour l'utilisation de 2 % de SAF en Espagne, un montant qui « augmentera à mesure que la part de ce carburant augmentera progressivement ».