L’égalité des sexes progresse, mais lentement : il faudra 37 ans pour atteindre la parité sur le lieu de travail

L’égalité entre hommes et femmes dans le domaine économique est un peu plus proche cette année que l’année dernière, mais elle est encore très loin d’être atteinte. L'indice de parité des sexes développé par l'association Closing Gap, qui en est à sa cinquième édition, indique que cette différence a été très légèrement réduite, de seulement 0,8 point de pourcentage, grâce aux améliorations dans le domaine du travail et de la conciliation. Cependant, compte tenu de cette évolution, il faudrait encore 37 ans pour combler complètement l'écart entre les sexes en Espagne.

Le rapport analyse cinq catégories : l’emploi, l’éducation, la santé et le bien-être, et la numérisation, dans lesquelles il étudie 28 variables. Il existe d’importantes disparités entre les sexes dans toutes ces catégories, les plus graves étant celles de la conciliation et de l’emploi, où les différences sont les plus grandes. Si la parité totale, selon cet indice, atteindrait 100 dans la mesure de ses variables, en Conciliation, l'Espagne atteint seulement 44,4 points et en Emploi, 68,1. Dans les cinq catégories, l'Espagne resterait à 65,7 points, ce qui signifie qu'il lui reste encore un écart de 34,3 points à combler.

La pandémie a provoqué un effondrement des données de parité en termes de conciliation

Et cela représente déjà une amélioration, car en 2023, les points obtenus en Emploi sont restés à 67,3 et en Conciliation, à 43,1. Cette dernière catégorie, la plus préoccupante car elle n'atteint même pas 50 points, a finalement enregistré un score égal à celui d'avant la pandémie. La Covid-19 et les confinements ont fait que les femmes ont assumé la majeure partie des tâches de soins, ce qui a entraîné une chute de l'indice de conciliation entre vie professionnelle et vie privée à 40 points. « Les femmes ont été affectées négativement par la pandémie en termes de conciliation entre vie professionnelle et vie privée, car les taux de travail à temps partiel ont augmenté », a expliqué Lucila García, directrice générale de l'association ClosinGap.

« Tous les écarts entre les sexes inclus dans l’indice affectent directement ou indirectement le PIB à travers le marché du travail », a expliqué Anna Merino, directrice de la stratégie et de l’économie chez PwC et coordinatrice du rapport, lors de sa présentation aujourd’hui à Madrid. Dans ce sens, et selon les calculs de l'association, le plus faible taux d'emploi et d'activité des femmes sur le marché du travail, le nombre moindre d'heures travaillées en raison d'un travail à temps partiel plus important et la présence d'un plus grand nombre de femmes dans des secteurs à moindre productivité ont un impact direct sur le PIB pouvant atteindre 255,755 millions d'euros. En d’autres termes, le coût d’opportunité de la réduction de l’écart entre les sexes pour l’économie espagnole est de 255,755 millions de dollars, ce qui signifierait une augmentation du PIB de 17,1 %. En termes d’emploi, ce coût d’opportunité équivaudrait à 2,9 millions d’emplois féminins équivalents temps plein.

Le seul indicateur qui a baissé est celui de la Santé et du Bien-être qui, bien qu'il soit plus proche de la parité que tout autre, avec 83,7 points, se dégrade d'année en année. Le déclin est principalement dû à deux variables : les années de bonne santé par rapport à l’espérance de vie, où les femmes vivent plus longtemps mais avec une moins bonne qualité, et le risque de pauvreté et d’exclusion.

Closing Gap est une association espagnole à but non lucratif qui vise à promouvoir la croissance économique par l'égalité des sexes. Formé de 14 grandes entreprises : Merck, Mapfre, Repsol, BMW, Mahou San Miguel, PwC, CaixaBank, Grupo Social ONCE, Kreab, Fundación CEOE, Telefónica, Redeia, Herbert Smith Freehills Spain et Enagás, son objectif est d'accélérer la transformation en faveur de l'égalité des chances entre les femmes et les hommes.