Les prévisions d'une baisse de la production américaine font grimper les prix du pétrole brut

Les prix du pétrole ont atteint mardi leur plus haut niveau en deux semaines en raison des attentes d'une baisse de la production pétrolière américaine, de nouvelles attaques des Houthis contre les navires en mer Rouge, des inquiétudes concernant les tarifs américains sur le cuivre et de la couverture technique des positions courtes.

Les contrats à terme sur le brut Brent ont augmenté de 57 cents, soit 0,8 %, pour s'établir à 70,15 dollars le baril, tandis que le brut américain West Texas Intermediate (WTI) s'est établi à 68,33 dollars, en hausse de 40 cents, soit 0,6 %.

En fait, il s'agit des clôtures les plus élevées pour les deux indices de référence du pétrole brut depuis le 23 juin, pour le deuxième jour consécutif.

Dans le même temps, le prix du mélange d'exportation mexicain a augmenté de 53 cents, soit 0,83 %, pour atteindre 64,59 dollars le baril.

« Les perspectives d'une baisse de la production américaine ont déclenché la hausse des prix, qui a été soutenue par d'autres matières premières suite à l'annonce de tarifs douaniers sur le cuivre et à la montée des tensions dans la mer Rouge », a déclaré Phil Flynn, analyste chez Price Futures Group.

Les États-Unis produiront moins de pétrole en 2025 que prévu, la chute des prix du brut ayant conduit les producteurs à ralentir leur production cette année, selon les dernières prévisions de l'Energy Information Administration (EIA).

Le président américain Donald Trump a déclaré mardi qu'il annoncerait un tarif de 50 % sur le cuivre, visant à stimuler la production américaine d'un métal essentiel aux véhicules électriques, au matériel militaire, au réseau électrique et à de nombreux biens de consommation.

Les tensions montent

En mer Rouge, trois marins du vraquier Eternity C, battant pavillon libérien et exploité par la Grèce, ont été tués lors d'une attaque de drone et de hors-bord au large du Yémen, le deuxième incident de ce type en une journée après des mois de calme.

Les attaques en mer Rouge ont forcé les navires transportant du pétrole, du gaz naturel liquéfié et d’autres produits à parcourir de longues distances pour éviter la région, ce qui a fait grimper les coûts de l’énergie.

Les analystes ont noté que le marché pétrolier était soutenu par une couverture technique des positions courtes après que les prix du pétrole brut Brent ont dépassé 70 dollars le baril, un niveau de résistance psychologique et technique clé.

De plus, les négociants en énergie ont noté que la hausse des prix de l'essence et du diesel aux États-Unis ces dernières semaines a propulsé le crack spread du diesel à son plus haut niveau depuis mars 2024 et le crack spread 3:2:1 à son plus haut niveau en six semaines. Les crack spreads mesurent les marges bénéficiaires des raffineurs.

« Le meilleur atout de ce complexe à la hausse est sa récente capacité à progresser malgré un flux constant de gros titres apparemment baissiers qui pèseraient normalement sur les prix du pétrole », ont déclaré les analystes du cabinet de conseil en énergie Ritterbusch and Associates dans une note.