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À qui devrions-nous réclamer la maison ?

À qui devrions-nous réclamer la maison ?

Notre colère est mal fondée. Un groupe de manifestants a protesté contre la présence d'étrangers alors que le sujet de la gentrification était débattu, et pendant ce temps, les constructions, réglementées ou non, se poursuivent dans les mairies. L'absence de politiques publiques ne garantit toujours pas de logements abordables, et les sociétés de location de courte durée continuent d'opérer sans véritable contrôle.

Vendredi dernier, un groupe de personnes a manifesté contre la gentrification. Cette manifestation, qui rassemblait des revendications diverses, était le reflet fidèle d'un phénomène complexe et multiforme.

Les manifestants étaient des personnes expulsées de force de leur logement, soit en raison de la flambée des loyers, soit par des moyens plus violents. Des groupes de voyous ont, du jour au lendemain, défoncé des portes, menacé des familles et saisi des domiciles.

Étaient également présents ceux qui protestaient délibérément contre la présence d'étrangers et l'implantation d'entreprises d'autres pays, ainsi que ceux qui ne voient pas la possibilité d'acquérir un logement dans les prochaines années.

Et ces phénomènes, ainsi que la croissance exponentielle des appartements en location à court terme, ne sont qu’un petit échantillon de tout ce qui contribue à créer un problème.

La gentrification ne se limite pas à l’augmentation des coûts du logement due à l’arrivée de personnes venues d’autres pays ; c’est un phénomène beaucoup plus profond, et selon les experts qui l’étudient, il est dû à de nombreux facteurs impliquant l’entreprise privée, la société et les gouvernements fédéral et étatiques.

L'important est de ne pas se laisser distraire et de continuer à exiger des gouvernements des politiques publiques pour résoudre le problème. Il faut réglementer la construction et les locations de courte durée. Car compter sur les agences immobilières pour mettre fin à la spéculation est un pari perdant.

La gentrification s'étend également au-delà du corridor rom de Condesa. C'est un phénomène national. Selon les données partagées par Máximo Jaramillo, expert en inégalités sociales, dans n'importe quel État du pays, si une personne dépense un tiers de son salaire pour un logement de prix moyen, il lui faudra entre 30 et 71 ans pour le financer.

Et c'est là le cœur du problème. Le logement est finalement inaccessible et inaccessible pour la plupart des gens. C'est pourquoi je pense que réduire les plaintes et le mécontentement à la présence d'autres nationalités dans la ville nous détourne de l'essentiel. Et c'est là que réside la véritable question : à qui allons-nous réclamer nos logements ?

Carla Escoffié, universitaire et auteur du livre « Pays sans toit », a souligné une idée : placer toute la responsabilité sur la dynamique migratoire et sur les étrangers ne fera que nous laisser dans une discussion binaire et nous laissera sans possibilité de résoudre le problème.

@Micmoya

Miriam Castillo
24-horas

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