Bruxelles : Taxe sur les sociétés réalisant un chiffre d'affaires supérieur à 100 millions d'euros

La Commission propose d'augmenter ses recettes pour éviter de devoir augmenter les contributions des États à ses budgets.
La Commission européenne propose un plan ambitieux pour augmenter ses recettes sans augmenter les contributions des États membres. Parallèlement à la présentation de son nouveau budget, la présidente de la Commission européenne , Ursula von der Leyen, a annoncé une série de mesures, principalement fiscales et douanières, qui lui permettront d'accroître les recettes de près de 60 milliards d'euros par an.
L'une des propositions les plus controversées de ce paquet est une nouvelle taxe sur les sociétés opérant dans l' Union européenne. Toutes les entreprises réalisant un chiffre d'affaires annuel minimum de 100 millions d'euros seront soumises à cette nouvelle taxe européenne, divisée en trois groupes.
Les entreprises dont le chiffre d'affaires est compris entre 100 et 250 millions d'euros doivent verser 100 000 € par an. Pour celles dont le chiffre d'affaires est compris entre 250 et 500 millions d'euros, le montant s'élève à 250 000 €, et si le chiffre d'affaires dépasse 500 millions d'euros, le montant dû s'élève à 500 000 € par an.
En outre, la taxe sera prélevée au niveau de l'entreprise, et non du groupe. Les entreprises ayant des filiales ou des structures multi-entreprises devront donc payer les montants spécifiés plusieurs fois. Grâce à cette mesure, Bruxelles espère lever environ 6,8 milliards d'euros par an.
SeuilLa Commission européenne a finalement relevé le seuil minimum d'application de la taxe, qui était de 50 millions d'euros, proposé dans le projet de budget publié la semaine dernière par le Financial Times.
L'exécutif européen propose également qu'une partie des droits d'accise perçus par les États sur le tabac, soit 15 %, soit reversée aux caisses de l'UE, ce qui générerait environ 11,2 milliards d'euros par an pour Bruxelles, selon ses propres calculs. Cette mesure serait mise en œuvre par une mise à jour de la directive sur les droits d'accise sur le tabac (TED), qui refléterait l'augmentation plus importante des taxes sur le secteur.
À cela s’ajouterait une nouvelle taxe sur les déchets électroniques non collectés, une taxe qui devrait générer environ 15 milliards d’euros par an.
Enfin, la Commission européenne compte sur une partie des recettes du Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières , d'une taxe climatique européenne, et du Système d'échange de quotas d'émission, qui contribueraient respectivement à hauteur de 1,4 milliard et 9,6 milliards.
Les nouvelles formules de collecte d'impôts proposées par Bruxelles devront être approuvées par les États membres, une tâche extrêmement complexe étant donné que ce type de proposition requiert l'unanimité au sein de l'UE. Selon des sources européennes, le scénario le plus courant serait qu'elles soient édulcorées, voire rejetées.
Les Vingt-Sept ont déjà rejeté les propositions de la Commission européenne visant à augmenter leurs fonds propres à un moment beaucoup plus délicat que celui actuel, alors que l'UE était confrontée à la pandémie et devait financer le fonds de relance de 750 milliards d'euros.
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