La majorité progressiste de la Cour constitutionnelle considère que l'amnistie pour les « procés » est constitutionnelle.

La Cour constitutionnelle est prête à approuver la loi d'amnistie. La majorité progressiste a estimé hier que l'octroi de grâces pénales pour le processus d'indépendance , promu par le gouvernement et les partis indépendantistes, était pleinement conforme à la Constitution. La décision sera donc mise aux voix aujourd'hui. Elle sera adoptée, malgré les quatre voix dissidentes des juges conservateurs.
Le texte rejette la quasi-totalité du recours du Parti populaire, confirmant ainsi le critère selon lequel la loi n'est ni arbitraire ni inégalitaire. Cet arrêt éclairera les trente recours restants en attente devant la Cour constitutionnelle, qui examinera également celui de l'ancien président de la Generalitat (Gouvernement catalan) Carles Puigdemont. Bien que la Cour suprême ait rejeté hier sa dernière tentative d'amnistie pour détournement de fonds, cette décision lui a ouvert la voie pour saisir l'instance judiciaire.
Lire aussiLe troisième bloc de la séance plénière, consacré exclusivement au recours du Parti populaire contre la loi, s'est achevé hier. Après que la Cour constitutionnelle s'est opposée lundi à ce que la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) se prononce sur la loi, et que mardi, elle a jugé que les amnisties, en théorie, sont constitutionnelles, permettant aux législateurs d'approuver de telles lois, la séance d'hier s'est attachée à renforcer le respect de la loi approuvée par la majorité au Congrès des députés il y a un peu plus d'un an, et à aborder certaines contestations de certains articles, selon des sources de la Cour des garanties.
Les délibérations en cours ont été adoptées par une majorité de six juges progressistes contre quatre conservateurs. Ce sont ces mêmes chiffres qui devraient servir à la décision de la Cour constitutionnelle validant l'essentiel de l'amnistie avant midi aujourd'hui. Elle ne se rangera du côté du principal parti d'opposition que sur des points mineurs.
Selon des sources juridiques, la décision de l'organe de garanties intégrera la quasi-totalité du rapport rédigé par la vice-présidente Inmaculada Montalbán. Le président Cándido Conde-Pumpido a qualifié le texte d'« excellent ». Le projet de la vice-présidente Inmaculada Montalbán soutient que l'amnistie est conforme à la Constitution, qu'elle n'est ni arbitraire ni un caprice, et que la raison d'être de la loi est « juridiquement dénuée de pertinence ».
L'ancien président et ancien ministre Toni Comín sont désormais autorisés à faire appel devant la Cour constitutionnelle.Hier encore, lors de la conférence de presse organisée à l'occasion du sommet de l'OTAN à La Haye, le Premier ministre Pedro Sánchez a affirmé que l'approbation de la Cour constitutionnelle compensait les « attaques » dont il a fait l'objet au cours de son mandat pour avoir promu la loi. « Tous les efforts ont été fructueux », a affirmé le chef de l'exécutif, soulignant que la loi « émanait du pouvoir législatif, et non de l'exécutif », une nuance qu'il juge « très pertinente ». Il a également rappelé que son gouvernement avait « toujours » affirmé qu'elle serait « pleinement constitutionnelle ».
La décision d'aujourd'hui sera la première concernant l'amnistie, mais pas la seule. L'instance judiciaire a plus de trente affaires connexes en cours, mais ne les examinera qu'après l'été. Des décisions pourraient être rendues tout au long de l'année 2026, dont une contre le leader de Junts. Hier, la Chambre d'appel de la Cour suprême a confirmé la décision du juge présidant le procès indépendantiste , Pablo Llarena, de ne pas accorder l'amnistie pour détournement de fonds à l'ancien président, en rejetant la demande d'annulation qu'il avait déposée. La même décision a été prise pour l'ancien ministre Toni Comín, tous deux en fuite.
Maintenant que la dernière option qui restait à Puigdemont devant la Cour suprême a été rejetée, son équipe de défense peut désormais faire appel à la Cour constitutionnelle pour obtenir sa protection, comme l'ont fait son ancien vice-président, Oriol Junqueras, et les autres ministres condamnés pour détournement de fonds.
Cependant, le projet de jugement qui sera voté ce matin ne traite pas du délit de détournement de fonds. En effet, le Parti populaire ne l'a pas abordé dans son recours. Il faudra donc attendre les recours en protection de Junqueras et des autres condamnés avant de se prononcer sur cette question controversée. Ce point est crucial, car l'interprétation du délit de détournement de fonds par la Cour suprême et son impact sur les intérêts financiers et économiques de l'UE dans le processus d'indépendance sont ce qui a empêché l'application intégrale de l'amnistie à Puigdemont et à Junqueras.
La Cour suprême confirme la décision de Llarena de ne pas accorder l'amnistie à Puigdemont pour détournement de fonds.Ainsi, selon des sources juridiques, la Cour suprême reste relativement calme quant à l'approbation d'aujourd'hui, puisque ses juges ont basé leurs décisions sur l'interprétation juridique de la loi d'amnistie, et non sur sa constitutionnalité.
Par conséquent, les mêmes sources prévoient que les mandats d'arrêt contre Puigdemont et les anciens ministres Comín et Lluís Puig seront maintenus, ainsi que les peines de disqualification contre Junqueras et les autres personnes condamnées.
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