Le Congrès entame la première phase de la réforme qui a suscité la controverse parmi les juges et les procureurs.

Le Congrès va commencer aujourd'hui à traiter l'une des réformes judiciaires qui a bouleversé les professions judiciaires et de procureur et qui a conduit hier un grand nombre de juges et de procureurs à faire grève pendant 10 minutes pour exiger le retrait du texte.
La Chambre basse décidera aujourd'hui de l'adoption du texte relatif à l'accès aux professions judiciaires et de procureur. Ce projet de loi comprend, entre autres points controversés, une nouvelle épreuve écrite pour les concours publics, la création d'une « quatrième équipe » pour les procureurs, qui n'existait jusqu'à présent que pour les juges, et une « procédure de régularisation extraordinaire pour les juges suppléants ». Le PP et Vox ont déposé des amendements à l'ensemble du texte, qui seront mis au vote aujourd'hui.
Lire aussiAlors que cette initiative poursuit son cheminement parlementaire, la tension entre les juges et le gouvernement continue de monter, avec des grèves observées hier dans les principaux tribunaux espagnols, notamment à l'Audience nationale et à la Cour suprême (CS). Les réformes promues par le gouvernement et les critiques de ses membres à l'encontre des juges et des décisions de justice, comme la récente affaire concernant les poursuites contre le procureur général, motivent les juges à s'exprimer. Même la présidente de la Cour suprême et du Conseil général du pouvoir judiciaire (CGPJ), Isabel Perelló, a exigé la fin des « dénigrements constants » et des « insultes » envers les membres du pouvoir judiciaire.
Lors de l'ouverture d'une conférence réunissant les plus éminents juges espagnols, il a appelé les autorités et les particuliers à restaurer le respect que méritent les tribunaux et ceux qui les servent. « Je regrette que la perte de respect que méritent les personnes et les institutions, et en particulier les tribunaux et ceux qui les servent, ait atteint des niveaux qu'elle n'aurait jamais dû atteindre. »
Bolaños minimise la situationLes propos de Perelló interviennent après que la porte-parole du gouvernement, Pilar Alegría, a déclaré que certains juges font des choses « difficiles à comprendre » en relation avec l'acte d'accusation contre le procureur général, Álvaro García Ortiz, émis par le juge d'instruction de la Cour suprême, Ángel Hurtado.
Le ministre de la Présidence, de la Justice et des Relations avec le Parlement, Félix Bolaños, n'a pas été offensé hier par les propos de Perelló ni par la grève. Concernant les propos de la présidente de la Cour suprême, il a réitéré que « le respect » qu'elle exige « n'est pas incompatible avec un système garantissant les recours, où l'on peut contester les décisions judiciaires avec lesquelles on n'est pas d'accord », ni avec « le droit à la liberté d'expression », puisqu'il est possible d'exprimer publiquement son désaccord avec une décision judiciaire.
Bolaños a fait cette déclaration alors que les juges et les procureurs de toute l'Espagne ont organisé une grève de dix minutes au siège des principaux organes judiciaires, dont la Cour suprême et l'Audience nationale, à l'appel de cinq associations. Lors de cet événement, un manifeste a été lu, exigeant que les réformes de la justice proposées par le gouvernement soient retirées du débat parlementaire, sous peine de grève.
Concernant la réforme de l'accès à la carrière judiciaire, le manifeste stipule que les exigences d'excellence académique pour accéder aux carrières judiciaires et de procureur seront abaissées. Il soutient également que la création d'un centre de préparation de candidats dépendant directement du gouvernement présente un risque de « sélection idéologique » des futurs juges et procureurs.
Le deuxième projet de loi contesté concerne la réforme du statut du ministère public. Ces associations estiment que le gouvernement entend accroître les pouvoirs du procureur général, tout en continuant à le nommer lui-même.
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