Le gouvernement de Veracruz se vante de nouveaux bus en pleine crise

Dans le but de mettre en place un programme positif, le gouvernement de Veracruz a annoncé l'arrivée imminente de 102 nouveaux bus hybrides « Ulúa » pour moderniser les transports publics. Cette annonce, ainsi que d'autres concernant les infrastructures et les services, intervient alors que l'administration est confrontée à deux défis majeurs : une grave crise sanitaire dans le secteur de l'élevage et des problèmes de sécurité persistants.
XALAPA, VERACRUZ.- La gestion gouvernementale est un exercice d'équilibre permanent entre la résolution des crises et la construction de l'avenir. À Veracruz, cette dualité est plus évidente que jamais. Alors que l'État est confronté à une urgence sanitaire qui a entraîné la fermeture de la frontière américaine au bétail mexicain et à une vague de violence nécessitant l'intervention du gouvernement fédéral, l'administration de l'État cherche à projeter une image de progrès et de normalité en annonçant d'importants investissements dans les infrastructures et les services publics.
L'annonce la plus marquante concerne l'ajout prochain de 102 nouveaux camions hybrides « Ulúa » au parc de transports publics de l'État. Cette mesure, qui s'inscrit dans le cadre du Plan de développement de Veracruz, vise à moderniser l'un des services les plus populaires, en promettant des véhicules plus efficaces, plus confortables et plus respectueux de l'environnement.
Au-delà des transports, le gouvernement a mis en avant d’autres actions concrètes visant à améliorer la qualité de vie des habitants de Veracruz :
- Eau potable : Une nouvelle usine de purification d'eau a été mise en service dans la municipalité de Xico, garantissant l'accès à une eau de qualité à des centaines de familles.
- Éducation : Le Secrétariat à l'éducation de Veracruz (SEV) a encouragé des alliances avec des associations technologiques pour mettre en œuvre des améliorations en matière de travail et d'éducation, cherchant à renforcer le système éducatif de l'État.
Ces initiatives sont présentées comme le fruit d'une planification stratégique et d'une gestion efficace des ressources publiques. Le gouvernement souhaite montrer que, malgré les défis, le développement de l'État se poursuit.
Ces annonces de progrès contrastent toutefois fortement avec les crises qui font la une des journaux et touchent directement des secteurs clés de la population.
- Crise du bétail : L'épidémie de lucilie bouchère à Veracruz a entraîné la fermeture de la frontière américaine au bétail mexicain, un coup dévastateur pour l'économie du secteur. Le gouvernement est contraint de déployer des unités de santé animale dans une course contre la montre pour contenir l'infestation et éviter des pertes de plusieurs millions de dollars.
- Crise sécuritaire : La violence se poursuit sans relâche. Des crimes à fort impact, comme le meurtre d'une grand-mère à Zongolica alors qu'elle défendait sa petite-fille, continuent de se produire malgré le déploiement massif de 3 500 agents de la Garde nationale dans l'État. Le sentiment d'insécurité demeure l'une des principales préoccupations des citoyens.
« C'est positif que des investissements soient réalisés dans les transports et les services ; c'est ce qu'on attend de tout gouvernement. Mais la réalité est qu'aujourd'hui, les éleveurs ne peuvent pas vendre leurs animaux et les gens ont peur de sortir. Ce sont nos priorités urgentes », a commenté un analyste politique local.
La stratégie du gouvernement semble être une approche de communication à deux volets : d’une part, reconnaître et répondre aux urgences avec les équipes d’intervention ; d’autre part, maintenir un flux constant de nouvelles positives sur les travaux et programmes publics pour éviter que l’agenda public ne soit complètement dominé par les crises.
Pour les citoyens, le défi consiste à trouver un équilibre. Les nouveaux bus et les nouvelles usines de traitement des eaux suffiront-ils à compenser l'incertitude et l'insécurité économiques ? La réponse à cette question déterminera en grande partie la perception de l'efficacité de l'administration de Cuitláhuac García Jiménez dans la dernière ligne droite de son mandat.
La Verdad Yucatán