Le maire d'Oaxaca exécuté à l'intérieur de l'hôtel de ville

Une attaque sans précédent a secoué Oaxaca. La maire de San Mateo Piñas, Lilia Gema García Soto, a été exécutée en même temps qu'un représentant de la communauté dans les bureaux de la mairie. Un groupe armé a utilisé des fusils d’assaut dans un acte qui défiait ouvertement l’autorité.
La violence politique au Mexique a écrit l'un de ses chapitres les plus audacieux et les plus sanglants dans l'État d'Oaxaca. Lilia Gema García Soto, entrée dans l'histoire en devenant la première femme à gouverner la municipalité de San Mateo Piñas, a été assassinée de sang-froid par un groupe de tueurs à gages qui a pris d'assaut le cœur de son gouvernement : le palais municipal.
L'attaque, qui s'est produite vers midi le dimanche 15 juin, a coûté la vie non seulement à la maire, mais aussi à Gregorio García Ruiz, un représentant de la communauté d'Agua Caliente, qui se trouvait avec elle à ce moment-là.
Un assaut contre le symbole du pouvoir municipal
L'aspect le plus choquant du crime réside dans le lieu où il a été commis. Les tueurs n'ont pas attendu la maire à son domicile ou dans une rue déserte ; ils l'ont agressée dans son bureau, dans le bâtiment qui représente l'autorité de l'État dans la municipalité. Cet incident est interprété comme un message d'impunité totale et un défi direct aux institutions.
Selon le bureau du procureur général de l'État d'Oaxaca (FGEO), l'agression a été rapide et brutale :
* Le commandement : Un groupe d'au moins cinq individus cagoulés et lourdement armés est arrivé sur les lieux à bord de deux motos.
* L'effraction : Ils sont entrés violemment dans le Palais Municipal, se dirigeant directement vers l'endroit où se trouvaient les victimes.
* L'exécution : Sans dire un mot, ils ont ouvert le feu sans discernement sur la maire et sa compagne.
La brutalité de l'attaque : fusils d'assaut et dizaines de coups de feu
La scène du crime témoigne de la férocité de l'attaque. Les services médico-légaux du procureur ont récupéré au moins 60 douilles à l'intérieur du bâtiment. Les armes utilisées n'étaient pas des pistolets ordinaires ; le commando utilisait des fusils d'assaut de gros calibre, notamment des AK-47 et des AR-15, armes réservées à l'armée.
L’utilisation de ce type d’arme et le nombre de coups de feu tirés indiquent que les tueurs à gages ne cherchaient pas seulement à tuer, mais à envoyer un message de terreur et de pouvoir absolu.
Le parquet d'Oaxaca a précisé que les agresseurs avaient utilisé des armes de gros calibre, notamment des fusils AK-47 et AR-15. Au moins 60 douilles ont été retrouvées sur les lieux du crime, confirmant la brutalité de l'attaque.
Un maire qui avait dénoncé la corruption
Lilia Gema García Soto a pris ses fonctions en 2023, dans une municipalité régie par des systèmes de réglementation autochtones. Son accession au pouvoir ne s'est pas faite sans heurts et, selon le parquet lui-même, elle a dû faire face à diverses tensions administratives et politiques.
Le maire avait déposé des plaintes pour corruption de la part de l'administration précédente, liées au détournement de fonds destinés à la reconstruction après l'ouragan Agatha.
Le gouverneur d'Oaxaca, Salomón Jara Cruz, a fermement condamné ce meurtre et assuré qu'une enquête approfondie serait menée afin que ce crime ne reste pas impuni. Les forces étatiques et fédérales, dont l'armée et la Garde nationale, ont déployé une opération dans la région pour retrouver les responsables de cette attaque, qui met en péril la sécurité et la gouvernance de la Sierra Sur d'Oaxaca.
La Verdad Yucatán