Xevi Verdaguer, psychoneuroimmunologue : « Il est normal que si vous ne dormez pas suffisamment, vous ayez envie de vous isoler et de ne pas vouloir rencontrer de gens. »
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Vous vous sentez fatigué, abattu et en manque d'envie de socialiser ? Si oui, vous serez peut-être surpris d'apprendre que votre corps tente peut-être de vous protéger. Le célèbre psychoneuroimmunologue Xevi Verdaguer a récemment révélé sur les réseaux sociaux comment l'inflammation, souvent liée au manque de sommeil, au stress chronique ou à une flore intestinale altérée, pourrait être à l'origine de ce désir d'isolement et d'apathie.
Dans une publication récente qui a capté l'attention de milliers d'abonnés, Verdaguer rompt avec l'idée selon laquelle le « manque d'énergie » ou la « dépression » ne serait qu'une question d'attitude ou un symptôme isolé de la vie moderne. Selon l'expert, il existe un lien étroit entre notre système immunitaire, l'état de notre microbiote intestinal, nos émotions et nos comportements. « Il est normal qu'en cas de manque de sommeil, de dysbiose ou de présence d'un pathogène, on ait envie de s'isoler socialement et de ne pas avoir envie de rencontrer du monde », explique Verdaguer dans la vidéo.
La clé de ce phénomène réside dans l'inflammation . Lorsque notre corps est enflammé, que ce soit à cause d'un manque de sommeil, d'un stress prolongé ou d'un déséquilibre de la flore intestinale (dysbiose), il active des mécanismes de défense qui, étonnamment, entraînent des changements de comportement. L'objectif principal est de nous protéger. C'est comme si le corps envoyait un signal de « fermeture temporaire pour travaux » afin de pouvoir se concentrer sur la guérison.
Verdaguer explique dans la vidéo que l'inflammation peut nous conduire à rechercher l'isolement : « Baissez le volume de la radio ou de la télévision et soyez seul, au calme. » Ce comportement n'est pas un caprice, mais une réponse physiologique visant à conserver son énergie et à faciliter la guérison. Nous pouvons même adopter des attitudes qui garantissent cette solitude. « Et vous vous comporterez avec les autres de manière à ce qu'ils vous laissent tranquille. Vous pourriez vous mettre trop en colère et vous retrouver seul », souligne-t-il.
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Il est intéressant de noter que cette tendance à l'isolement généralisé connaît une exception. En période de maladie, lorsque l'inflammation est plus prononcée, notre besoin de proximité avec les personnes de notre entourage s'intensifie. « Mais il est intéressant de constater qu'avec des proches qui faisaient peut-être partie de votre entourage, qui pourraient être vos soignants, lorsque vous êtes malade et infecté par un agent pathogène, vous ressentez davantage d'attachement, d'affection, et vous avez besoin de les avoir près de vous », souligne Verdaguer.
L'influence de l'inflammation ne se limite pas à l'humeur et au désir d'isolement. Verdaguer relie également ces processus au « brouillard cérébral », à la fatigue persistante et à la somnolence. Et dans un monde où le rythme de vie nous pousse souvent à bout, il est facile d'attribuer ces symptômes uniquement au stress ou au manque de repos. Cependant, l'expert insiste sur le rôle crucial de l'inflammation sous-jacente. « N'importe qui peut ressentir un brouillard cérébral, être fatigué, somnolent et avoir un comportement altéré lorsqu'on souffre d'inflammation », prévient-il.
El Confidencial