"Le but est de montrer ce que nous savons faire sans être jugé": le Mondial du théâtre revient en août à Monaco avec des troupes de 18 pays

Le Mondial du théâtre, c’est un peu les Jeux olympiques de la représentation amateur mais sans podium ni médaille à la fin de la compétition. Et surtout sans confrontation.
Organisé tous les quatre ans à Monaco depuis 1957, ce festival unique en son genre rassemble des troupes venues des cinq continents.
Si seules la France, l’Italie et les États-Unis ont répondu présents à toutes les éditions, cette année, place à la diversité: l’Arménie entre pour la première fois en scène avec une représentation de Charles Bukowski.
"Le Mondial, c’est le kaléidoscope du théâtre amateur. Ici, pas de thème, ni de genre ni de style imposé. Le but est de montrer ce que nous savons faire sans être jugé", explique Patrice Cellario, commissaire général de l’évènement.
Une logique culturelle propre à chaque paysAprès avoir reçu 62 dossiers, les organisateurs, le Studio de Monaco et les représentants de l’Association Internationale du Théâtre Amateur (AITA), soit 8 personnes en tout, ont sélectionné 18 troupes provenant de pays différents.
Sur quels critères? "Le premier, c’est la qualité du spectacle. Ensuite, la faisabilité technique à Monaco. Enfin, le spectacle doit s’inscrire dans une logique culturelle propre au pays. Toutes les pièces représentées sont visionnées en vidéo en amont pour la sélection finale", décrit Patrice Cellario.
Les entrées pour les représentations sont libres et gratuites selon la disponibilité des places, les festivaliers étant logiquement prioritaires.
"Ils ont quand même fait des milliers de kilomètres pour certains, et à leur frais", défend le commissaire général. C’est en effet l’un des critères pour pouvoir participer à ce Mondial: être amateur et payer soi-même le voyage.
En revanche, l’hébergement est pris en charge pour six jours par l’AITA dans la limite de 10 personnes maximum par troupe.
Un marathon théâtralLe Mondial repose sur un triptyque solidement rodé: la confrontation, l’échange, l’enseignement. Côté spectacles, les 18 troupes joueront chacune deux fois – soit 36 représentations en une semaine – pour permettre à tous de tout voir, même les artistes entre eux.
Pas de compétition, mais un vrai marathon théâtral. Et c’est gratuit, dans la limite des places disponibles. Les représentations auront lieu à 18h chaque jour, en alternance entre le théâtre Princesse Grace et le théâtre des Variétés.
Une seule consigne pour les spectateurs: penser à réserver. Un QR code salvateur les y aidera ou en se rendant directement sur le site de l’évènement.
Le deuxième acte se joue le matin: colloques. Organisés à l’Auditorium Rainier-III entre 9h45 et 12h30, ces échanges décryptent les pièces de la veille. On y parle mise en scène, fonctionnement des troupes, processus de création.
Nouveauté 2025: une diffusion en streaming en trois langues (français, anglais, espagnol) pour élargir le public.
Des ateliers pour se perfectionnerL’après-midi, rideau levé sur les ateliers. Deux propositions cette année: "Le théâtre est une peinture qui bouge", invite les comédiens à donner vie à des tableaux célèbres, à commencer par "Le Radeau de la Méduse". Seconde proposition: "Mythes en scène", s’appuie sur la mythologie grecque pour travailler voix, chœur et déplacement scénique.
En parallèle, dans ce même auditorium se tiendra le 41e Congrès de l’Association Internationale du Théâtre Amateur, le 23 août, avec comme objectif l’élection du nouveau président de l’association.
Alors que les projecteurs s’apprêtent à s’allumer sur les planches monégasques, une évidence s’impose: ici, pas besoin d’un Molière ou d’un Tony (équivalent américain) pour briller. Le seul enjeu, c’est de partager.
Nice Matin