Au salon Japan Expo, le manga de romance selon Oreco Tachibana

Dans les librairies, les étagères de manga abritent de nombreuses romances dont les lecteurs et lectrices ont parfois tôt fait d’en repérer les schémas et les tropes : triangles amoureux, distance glaciale entre les personnages avant un rapprochement, mondes sociaux opposés entre les amants, mauvais garçons au cœur tendre, etc. Et à ce titre, les deux séries d’Oreco Tachibana - Promise Cinderella et Les Noces des lucioles (en cours de publication chez Glénat) – ne font pas vraiment exception. A leur lecture, les récits de l’autrice de passage à Japan Expo (qui se tient jusqu’à dimanche au parc des expositions de Villepinte) semblent néanmoins exploiter différemment ces poncifs amoureux dans le manga, et susciter d’autant plus l’intérêt.
Ses séries ont pourtant des concepts de départ assez troublants : son premier manga, Promise Cinderella, publié à partir de 2018 au Japon, raconte la rencontre d’une jeune femme divorcée et à la rue de 27 ans avec un lycéen bourgeois caractériel, de dix ans son cadet. Quant aux Noces des lucioles, récit d’époque situé à la fin du XIXe siècle, il débute sur la proposition de mariage d’une jeune noble avec l’assassin chargé de la tuer, pour échapper à son funeste sort. En opérant de sensibles ajustements avec les usages souvent en vigueur dans les mangas romantiques, la mangaka parvient à élever les enjeux de ses histoires. A commencer par faire en sorte que ses héroïnes n’acceptent pas systématiquement sans rien dire les comportements toxiques de leur vis-à-vis masculins.
« Je n’aime pas les filles très passives », explique au Monde Oreco Tachibana. Toutefois, « je suis assez timide. Je me sers de mes personnages pour exprimer des choses qui me sont difficiles à dire », explique celle qui cultive une certaine ressemblance physique avec son héroïne Hayame, de Promise Cinderella. « Ma mère trouve que je lui ressemble parce qu’elle court partout et va jusqu’au bout », ajoute-t-elle.
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Le Monde