Au XIXe siècle, les révolutions de papier des lectrices
Frôlant les 30 % à la Révolution, l’alphabétisation des Françaises progresse au cours du XIXe siècle sans pouvoir les transformer en lectrices assidues, comme le sont les plus cultivées, à l’instar d’une Marie d’Agoult ou d’une George Sand. Pourtant, selon Stendhal, «il n’y a guère de femmes de province qui ne lisent leurs cinq ou six volumes par mois, [voire] quinze ou vingt» ! Loin d’applaudir cette passion, qui toucherait même les grisettes, la gent masculine en dénonce la dangerosité pour la santé mentale de toutes, censées ne lire que des ouvrages religieux, et moraux, des manuels domestiques et des journaux d’éducation. Sortir de ces registres est, en soi, une transgression des normes sociales ; l’expression du pouvoir de certaines à s’en échapper, mais elle fournit aussi des instru
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