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Avec « Put Your Soul on Your Hand and Walk », la réalisatrice Sepideh Farsi veut faire connaître l’histoire de Fatma, Palestinienne morte sous les bombes à Gaza

Avec « Put Your Soul on Your Hand and Walk », la réalisatrice Sepideh Farsi veut faire connaître l’histoire de Fatma, Palestinienne morte sous les bombes à Gaza
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« C’est la première fois dans l’histoire du cinéma que la protagoniste d’un film sélectionné à Cannes est assassinée avant la première du film », assure la réalisatrice franco-iranienne Sepideh Farsi, installée devant la bibliothèque de son salon parisien. Quatre mois après la sélection de « Put Your Soul on Your Hand and Walk » au prestigieux festival français, et alors que le film sort en salle mercredi, elle revient sur l’histoire d’un an d’échange avec Fatma Hassouna à travers un écran.

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La jeune photographe palestinienne documentait le quotidien de la guerre depuis Gaza. A l’âge de 25 ans, elle et sa famille ont péri dans un bombardement israélien, le 16 avril 2025, au lendemain de la sélection du film au Festival de Cannes. Sepideh Farsi, garante de ses images et de sa parole, présente désormais seule ce film au grand public.

Une lumière dans Gaza

En disposant à même le sol les tirages photos de Fatma Hassouna, Sepideh Farsi se remémore : « Elle avait un talent fou, un regard très particulier. Je ressentais cette intensité quand elle parlait de documenter la guerre et le génocide. » Celle qui avait été surnommée « les yeux de Gaza » brille à l’écran par son courage et par sa détermination. « Elle avait énormément d’énergie, une force incroyable, une aura très forte… Elle était très solaire, avec vraiment une lumière. » Pour la réalisatrice, le sourire de la jeune Palestinienne est une des images les plus frappantes du long-métrage.

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« J’ai appris aussi à déchiffrer ce qui se cachait derrière. Parfois, c’était douloureux aussi pour moi de voir son désespoir ou sa fatigue, sans pouvoir rien faire. » Au départ, si c’est la photo qui a rapproché ces deux femmes, elles ont construit une véritable relation, dont la force se ressent au fur et à mesure des appels.

Une mort brutale

« Une fois le film fini et après sa sélection [à Cannes], je me suis dit : “C’est bon, on a fait quelque chose, on a ce film.” J’étais loin de penser que quand je lui annoncerais, ce serait notre dernière conversation », confie la réalisatrice après un silence. En effet, cette annonce à Fatma sera le dernier échange entre les deux femmes. Dans le film et pour la vie. Le lendemain de cet appel, Fatma Hassouna sera tuée dans un bombardement israélien. « Je n’y ai pas cru. J’ai appelé, j’ai cherché à obtenir un démenti… Je me suis dit : “C’est une erreur, ce n’est pas possible !”», raconte Sepideh. D’après la réalisatrice, une bombe israélienne a rasé l’entièreté du deuxième étage de l’immeuble où Fatma vivait avec sa famille. « Il y avait ses deux sœurs, dont Alaa qui était enceinte de cinq mois. Un frère de 20 ans, Muhannad, puis Mohammed, 15 ans, et Yazan, 10 ans. Le père est mort deux jours après… », énumère-t-elle.

Et bien sûr, Fatma Hasssouna. « C’est elle qui était visée », croit savoir Sepideh Farsi. « C’est hallucinant que la technologie serve à effacer l’information, à éradiquer les gens qui documentent », poursuit la réalisatrice. Pour elle, Fatma était l’un de ces symboles de la lutte contre la censure israélienne. A présent, Sepideh Farsi fait tout son possible pour faire connaître son histoire. D’après la réalisatrice, « on aura atteint ce qu’elle voulait : partager ça avec le monde. Et là, le monde aura vu ».

Le Nouvel Observateur

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