Boualem Sansal : l’écrivain franco-algérien condamné en appel à cinq ans de prison

La cour d’appel d’Alger a confirmé, mardi 1er juillet, la condamnation de Boualem Sansal à cinq ans de prison ferme notamment pour « atteinte à l’unité nationale ».
L’écrivain franco-algérien était accusé d’atteinte à la sûreté de l’État pour avoir défendu la position marocaine selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué pendant la colonisation française au profit de l’Algérie, dans une interview au média d’extrême droite Frontières.
À l’issue de son procès en première instance, le 27 mars, l’écrivain de 80 ans avait été reconnu coupable d’« atteinte à l’unité nationale » et, déjà, condamné à cinq ans de prison ferme.
Même s’il est atteint d’un cancer, l’auteur de 2084. La fin du monde va devoir rester en détention pour purger cette peine. Sa seule chance d’échapper à la prison après cet appel serait de bénéficier d’une grâce présidentielle d’Abdelmadjid Tebboune.
C’est ce qu’a dit espérer François Bayrou après l’annonce du verdict. « La situation que Boualem Sansal subit est une situation que tous les Français et le gouvernement français trouvent insupportable, à juste titre. Maintenant qu’il y a eu condamnation, on peut imaginer que des mesures de grâce, notamment en fonction de la santé de notre compatriote, soient prises », a déclaré le premier ministre. Avant d’ajouter : « je sais que toutes les instances exécutives, depuis le président de la République jusqu’au gouvernement, agissent en ce sens de manière à ce que l’humanité triomphe ».
Le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau, qui avait défendu une « riposte graduée » à l’égard de l’Algérie dans cette affaire, a affirmé aux côtés de François Bayrou qu’il ne voulait « gâcher aucune chance, d’ici notamment la fin de la semaine, pour que Boualem Sansal puisse être libéré ».
« La France appelle les autorités algériennes à faire preuve d’un geste de clémence et à trouver une issue rapide, humanitaire et digne à la situation de notre compatriote, prenant en compte son état de santé et des considérations humanitaires. Notre souhait est qu’il puisse être libéré et soigné », a annoncé le Quai d’Orsay dans un communiqué.
Cette affaire a envenimé une brouille entre Paris et Alger déclenchée en juillet 2024 par la reconnaissance par la France d’un plan d’autonomie « sous souveraineté marocaine » pour le Sahara occidental, territoire que se disputent depuis cinquante ans le Maroc et les indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger.
La Croıx