« Civil War », sur Canal+ : Kirsten Dunst en journaliste dans une dystopie rattrapée par l’actualité américaine

CANAL+ – À LA DEMANDE – FILM
Le quatrième long-métrage réalisé par Alex Garland renvoie à une sous-catégorie bien définie du cinéma hollywoodien qui eut son heure de gloire il y a quelques décennies. Une sous-catégorie dont la particularité consistait en une manière de mêler les conventions de l’aventure violente avec celle de réfléchir sur celle-ci, ou, plus exactement, de maintenir une forme de distance avec elle, d’y associer un certain rapport au politique et à l’histoire contemporaine tout autant qu’aux conditions morales de l’engagement individuel.
Les personnages de Civil War sont des reporters de guerre, à la fois impliqués et ballottés au cœur d’un conflit, sujet, objets et témoins d’une histoire sanglante. Ancré dans une actualité ou un passé récent, Civil War se définit comme une spéculation futuriste, en imaginant une nouvelle guerre de Sécession – menée par les Etats de Californie et du Texas – qui déchirerait les Etats-Unis dans un avenir plus ou moins proche.
Sorti en 2024, le film trouve aujourd’hui un nouvel écho alors que l’agglomération de Los Angeles est secouée par des violences urbaines en réaction à la politique migratoire de Donald Trump qui, en retour, a décidé, samedi 7 juin, l’envoi de la Garde nationale. Une décision controversée, qui permet au président de court-circuiter le gouverneur démocrate, Gavin Newsom, et qui a entraîné le déploiement sur place de 300 premiers soldats pour protéger de façon préventive des bâtiments fédéraux.
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Le Monde