Donna Gottschalk, photographe de l’amour lesbien

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Ce sont des filles qu’on ne regarde pas habituellement, qu’on ne voit même pas. Furtives, elles échappent au regard, mouvantes, elles glissent entre les genres. La photographe Donna Gottschalk les a saisies dès la fin des années 1960 dans son quartier d’Alphabet City à New York, îlot de pauvreté et de violence au bout d’East Village. Donna est une des leurs, jeune lesbienne farouchement déterminée à vivre telle qu’elle est.
Sa vie durant, elle va photographier celles et ceux qui l’entourent et qu’elle aime : amies, amantes, colocataires, voisines, frères et sœurs. Une trace exceptionnelle sur la durée d’un univers pris dans une quotidienneté répressive, en bas de l’échelle. Un monde queer avant l’heure, à la marge, travailleuses sur le fil, invisibilisées. L’exposition du Bal, à Paris, «Nous autres», met en lumière ce monde insoupçonné de modernité, de liberté et d’amitié. Dans un style documentaire en noir et blanc, avec les images de
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