États-Unis : démission surprise à la Fed, Trump « très heureux » de pouvoir nommer un nouveau banquier central

Ni le communiqué ni son courrier à Trump ne donnent les raisons de son départ anticipé. Sollicitée, la Fed n’a pas souhaité en dire davantage. Plus tôt cette semaine, Adriana Kugler n’avait pas pu participer à la réunion du comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed ni voter sur les taux d’intérêt.
Un porte-parole de la banque centrale avait rapporté que c’était pour une « raison personnelle ». Vendredi, alors qu’il était en partance pour un week-end dans son golf du New Jersey, le président Donald Trump s’est dit « très heureux » de cette vacance de poste. Le milliardaire républicain, qui réclame sans cesse des baisses de taux, a ainsi l’opportunité de faire entrer plus tôt qu’attendu une nouvelle tête au sein du FOMC, qui aura un droit de vote sur douze. Il peut maintenant proposer un candidat dont la nomination devra être confirmée par le Sénat où son parti est majoritaire.
L’enjeu du siège de PowellL’annonce intervient à une période compliquée pour la Fed, dont le président Jerome Powell est continuellement mis sous pression par Donald Trump. L’institution commence aussi à connaître des dissensions sur la politique monétaire à mener, alors que l’économie est secouée par l’offensive protectionniste de l’exécutif américain.
La dernière réunion monétaire de la Fed, qui s’est donc tenue en l’absence de Kugler, s’est conclue par un maintien des taux à leur niveau actuel ainsi que par la rare dissension de deux gouverneurs, Michelle Bowman et Christopher Waller. « Je serai toujours fière du travail important que j’ai réalisé en tant que gouverneure de la Réserve fédérale », écrit Adriana Kugler dans sa lettre à Donald Trump, transmise à la presse.
Elle conclut en remerciant Jerome Powell « pour son engagement indéfectible à l’égard de la Réserve fédérale et du peuple américain ». Jerome Powell est censé présider la Fed jusqu’en mai 2026. Il peut en théorie y rester ensuite comme simple gouverneur jusqu’en janvier 2028. Mais Donald Trump essaie d’accélérer son départ, dans l’espoir de placer au FOMC une personne partageant ses vues.
SudOuest