Il était une fois les abricots du Karakoram

FRUITS À CROQUER 4/6. Comment des populations réussissent-elles à survivre, depuis des siècles, sur les pentes vertigineuses du nord du Pakistan ? Une équipe de chercheurs germano-pakistanais pense avoir trouvé un début d’explication dans des contes locaux qui mettent en scène le savoureux fruit à noyau, explique le magazine allemand “Die Zeit”.
Un jour, il y a fort longtemps, un de mes arrière-arrière-grands-pères partit brigander avec un ami. Ils croisèrent un voyageur, plongé dans la lecture d’un livre. Ils fondirent immédiatement sur lui et le tuèrent.
C’est ainsi que s’ouvre une histoire tout droit venue du “toit du monde”, le massif du Karakoram, dans le nord du Pakistan. Avec ses sommets qui culminent à plus de 8 000 mètres, ses températures qui descendent en dessous de –30 °C en hiver et ses routes de col prises dans les glaces, c’est le royaume des léopards des neiges, des yaks et des chèvres markhors. Ici, la roche règne en maîtresse, au mépris des humains.
Rares sont les lieux sur terre où la survie est plus difficile. Et pourtant, voilà plusieurs millénaires que l’humanité s’est installée sur les flancs de ces montagnes géantes, en y aménageant des oasis, des vergers, en y bâtissant des bourgs et en investissant les hauts alpages. Comment a-t-elle donc réussi cet exploit ?
Quinze ans déjà qu’une équipe germano-pakistanaise se penche sur la question. Les scientifiques ont analysé le patrimoine génétique d’espèces de pommiers rustiques, la diversité génomique des yaks et envoyé des échantillons du sol à de lointains laboratoires. “Mais il y a un an de ça, quand un ancien d’ici nous a narré un
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Courrier International