La Palestino-Jordanienne Zeyne inaugure l’édition Moyen-Orient de “Rolling Stone”

Pour son premier numéro publié en juillet, la toute nouvelle édition Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) de Rolling Stone a choisi de consacrer sa une à “une personnalité déterminée à casser les codes de la pop arabe”. Le prestigieux magazine américain fait ainsi le portrait de Zeyne, très en vue ces derniers temps. La chanteuse palestino-jordanienne de 27 ans se livre sur son parcours à l’approche de la sortie de son premier album très attendu, Awda, en août.

La revue de référence dans le secteur musical fait ainsi le choix de mettre en avant une chanteuse qui renouvelle la pop arabe pour le grand début de cette édition Mena – dont le rédacteur en chef, Danny Hajjar, journaliste américain d’origine libanaise, est spécialiste des nouvelles scènes musicales arabes. La publication vient enrichir l’offre du magazine, qui compte déjà plusieurs éditions internationales, notamment en France.

Danny Hajjar signe ce portrait de Zeyne, qui s’est fait connaître notamment grâce à des collaborations avec des stars comme Saint Levant, chanteur français, palestinien et algérien, ou l’Égyptien Bayou, et avec la sortie en 2024 d’Asli Ana. Le titre, ouvrant l’album à venir, a suscité beaucoup d’enthousiasme, tout comme le clip dans lequel la chanteuse incorpore une chorégraphie de dabké, danse traditionnelle levantine. Elle y rend aussi hommage à sa culture palestinienne, qu’elle tient à représenter avec justesse.

“On ne peut pas décrire la richesse d’une culture de manière superficielle. Ce n’est pas nous rendre justice, et c’est une exigence que nous devons au reste du monde”, estime-t-elle. Cette question de l’authenticité est au centre de son œuvre, d’autant qu’elle a écrit cet album dans un état d’anxiété au regard de la situation à Gaza et en Cisjordanie occupées.

“Ces deux dernières années en particulier, alors qu’elle écrivait et enregistrait l’album Awda (qui veut dire ‘retour’ en arabe), Zeyne a été contrainte de se poser la question de ce que signifiait vraiment être une femme musicienne palestinienne, au moment où son peuple risquait d’être rayé de la carte.”

Pour le magazine, son art reflète “une vulnérabilité et une authenticité décomplexée”. Dans ce premier opus, elle “explore l’amour platonique et romantique, et le chaos qui peut naître de la volonté de croire en soi mais aussi en son peuple”.

“C’est ce que j’ai fait de mieux pour l’instant et j’en suis très fière. C’était le moment idéal pour sortir cet album et j’ai eu la chance d’être très bien entourée”, confie-t-elle.