Lapins, chèvres, oies… La ferme pédagogique de Trappes vit-elle ces derniers jours ?

Les 80 animaux de l’île de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines ont fait le bonheur de milliers de familles mais leur sort est désormais incertain. Dans le cadre du projet de relance de la base, aucune entreprise ne s’est positionnée pour reprendre l’activité, jusqu’alors gérée par la Région. Une pétition est ouverte.
Par Virginie WéberActivité gratuite cherche repreneur désespérément. Vu sous cet angle, l’avenir semble scellé pour les animaux qui résident à l’année sur l’île de loisirs à Trappes (Yvelines). La ferme pédagogique est victime du nouveau modèle impulsé par son propriétaire, le conseil régional. En effet, aucun partenaire n’a manifesté d’intérêt pour reprendre cette activité dans le cadre du projet qui verra bientôt le jour sur le site. On ne sait pas, non plus, ce que vont devenir les 80 bêtes concernées.
« La commission permanente du conseil régional a adopté, le 9 juillet 2025, une délégation de service public (DSP) pour la gestion de l’île de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines, nous indique le service presse du conseil régional. Malheureusement la ferme pédagogique n’a pas suscité l’intérêt des porteurs de projets qui ont répondu à la DSP. »
Une pétition, qui a déjà recueilli plus de 1 500 signatures, a été lancée sur Internet. « Ces animaux qui sont aussi les vôtres, que deviendront-ils ? Si nous ne faisons rien, où vont-ils finir ? Quel sera leur sort ? », interrogent les lanceurs d’alerte.
Cette semaine, les mamans croisées sur les lieux sont interloquées par la menace de fermeture. « C’est dommage, lâche Gilliane qui revient d’une petite visite avec sa fille de 2 ans. Elle aime bien venir ici, en plus c’est sympa aujourd’hui parce qu’ils ont lâché les animaux, elle a pu les toucher. » Le petit duo vient souvent à vélo profiter d’un moment privilégié avec les bêtes. « On habite à 10 minutes à peine, c’est super pratique avec les nouvelles pistes cyclables », reconnaît cette habitante d’Élancourt qui trouve toutefois « la base un peu délabrée et mal entretenue ».

Chèvres, poules, cochons d’inde, abeilles… le site de 6 ha fait le bonheur des familles mais pas seulement. Des structures spécialisées dans le handicap, des écoles et des centres de loisirs également. Posée à l’ombre, une mère y vient souvent avec ses trois enfants de 7, 5 et 2 ans. « C’est sympa, c’est gratuit et c’est une activité où tout le monde est content, réagit Marie. Il faut aussi bien se dire que c’est une porte d’entrée pour plein d’enfants qui n’ont jamais l’opportunité de voir des animaux de ferme autrement qu’ici. Il n’y a rien de similaire aux alentours. »
Si la Région considère que le passage en DSP sur le modèle de Vaires-Torcy (Seine-et-Marne) « marque une étape structurante et ouvre un nouveau chapitre » pour l’île de loisirs à Trappes, il génère toutefois une vraie problématique pour la ferme pédagogique. « Cependant nous essayons de la sauver en œuvrant pour trouver un accord avec la ferme de Gally (se trouvant à proximité) afin d’assurer son fonctionnement, mais ce n’est pas gagné. »
Le Parisien