Le Centre Pompidou expose ses couleurs à Monaco

Critique L’institution parisienne se délocalise sur le Rocher pour un éclairage inédit des chefs-d’œuvre de ses collections à travers le prisme chromatique. Une ronde picturale multicolore réussie à voir jusqu’au 31 août à l’espace Ravel.
Par Julien Bordier
« Forêt d’automne », de Natalia Gontcharova (1950). CENTRE POMPIDOU, MNAM-CCI/PHILIPPE MIGEAT/DIST. GRAND PALAIS RMN ADAGP, PARIS, 2025
En 1860, le prince Charles III de Monaco se tourne vers l’homme d’affaires François Blanc pour créer une maison de jeux afin d’assurer l’attractivité de son territoire. Coinventeur de la roulette avec son frère, Blanc apporte de la couleur (un comble) sur le Rocher : le rouge et le noir assureront la fortune de la Principauté. Cent soixante-cinq ans plus tard, le Grimaldi Forum mise sur tout un nuancier pour attirer les estivants. Le Centre Pompidou se délocalise sur la Riviera pour un éclairage inédit de ses chefs-d’œuvre à travers le prisme chromatique. Le commissaire Didier Ottinger profite des 4 000 m² de l’espace Ravel pour orchestrer une ronde picturale multicolore.
Peintures et sculptures ne sont pas ici rangées par ordre chronologique ou par courant mais en fonction de la palette utilisée. Bleu, rouge, vert, rose, jaune, blanc et noir défilent à 360 degrés au milieu d’un immense « tambour », machine à raviver le regard sur des toiles signées Bacon, Picasso, Basquiat, Miro ou Kupka. « Les couleurs sont les touches d’un clavier, les yeux sont les marteaux, et l’âme est le piano lui-même, aux cordes nombreus…

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