Metz. Baseball : l’Amérique comme si vous y étiez

C’est l’Amérique à Metz ! La ville accueille la coupe de France de baseball. Demi-finales et finale ont lieu ce samedi 10 mai et dimanche 11 mai. Le challenge réunit les huit meilleures équipes du pays, dont Metz. Pour le non-initié, c’est l’occasion de se laisser prendre au jeu. Pierre Cezard, figure du club des « Cometz », nous éclaire.
Le stade de baseball se situe à côté de la piste d’athlétisme « L’anneau », près de Borny. Dénommé « Cometz Field », il sent bon les États-Unis de la campagne : une tribune en bois, des bénévoles passionnés, un grand filet derrière le batteur pour éviter les accidents (les balles sont lancées à 150 km/h !), un terrain d’une beauté ordonnée. Le vert de la pelouse, l’ocre de la terre dans une géométrie parfaite. « Un match n’est pas limité dans le temps, commente Pierre Cezard. Les équipes jouent neuf manches, ça peut durer 2 heures comme 4 heures. Aux États-Unis, tu y vas en famille, sans trop regarder ta montre, en te disant que tu verras des belles actions. Plus qu’un sport, c’est le passe-temps national. »
Vous comprendrez vite les règles, expliquées dans un imprimé à l’entrée. L’âme du baseball est plus subtile à cerner, c’est tout le sel de la discipline. « En attaque, l’échec est la norme. Les meilleurs batteurs frappent trois balles sur dix. En défense, la réussite est la règle : une faute de main, une balle qui te passe entre les jambes, ça pénalise fortement ton équipe. Mentalement, l’alternance des deux phases est très forte. » Ajoutez une autre perspective : « le baseball est un sport individuel et collectif. Lors de la phase batteur contre lanceur, c’est du un-contre-un. Tous les joueurs passent à la batte, tu ne peux pas y échapper, c’est ton moment de solitude. Lors des phases de défense, l’intelligence collective domine (NDRL : se lancer la balle pour intercepter un joueur adverse qui court autour des bases). » Chaque joueur qui fait le tour des quatre bases marque un point. On dit alors qu’il « rentre à la maison » : toute une poésie, très américaine.
Demi-finales ce samedi 10 mai, à 11 h et à 16 h surtout pour encourager Metz. La finale se jouera dimanche à 14 heures.

Des vrais Américains dans l’équipe !
Cameran Brantley joue à Metz. Il a 25 ans, il vient de Caroline du Nord. Il fait partie de ces joueurs de D1 française (en général cinq par équipe) qui sont étrangers. Les États-uniens et les Sud-américains viennent passer un an en Europe, en espérant percer dans des ligues indépendantes au Japon ou aux États-Unis après. « J’ai signé pour un an à Metz, explique Cameran. J’avais envie de voyager ! » Comment s’attrape la passion du baseball aux USA ? « Tu regardes un match à la télé et un jour, on t’offre des tickets pour aller au stade. Et là c’est terminé (rires). Moi c’était à Washington. » Chaque équipe joue 162 matchs en six mois, le baseball est permanent aux USA. « Mon équipe préférée reste les Boston Red Sox. Voir un match là-haut, c’est toucher l’histoire. C’est le plus vieux stade du pays, avec la skyline de Boston derrière… et des voitures qui prennent des balles quand il y a un homerun ! (tire en dehors du stade) ».
Hubert Gamelon

Ces « trucs » à savoir
• Il n’y a que deux couleurs au baseball : l’équipe à domicile s’habille en blanc dominant, celle invitée en couleur foncée.
• La casquette est obligatoire : elle se révèle indispensable avec le soleil de face.
• Quand un batteur rate sa troisième balle, un type imite un prof qui déchire une copie : c’est l’arbitre, qui théâtralement en rajoute, pour que le lanceur comprenne bien qu’il doit passer son tour.
• Le jeu n’est jamais complètement arrêté. Un joueur qui s’éloigne un peu de sa base et rêvasse peut être éliminé en étant touché.
• Un lanceur qui lance sa balle sur le batteur (et non à côté), ça ne se fait pas ! Le batteur gagne le droit d’aller à la première base directement.
• Le baseball ne peut pas se jouer sous la pluie, la balle glisse trop. D’où un championnat d’avril à octobre.
Le Républicain Lorrain