Meuse. Des Flammes à la lumière : ces acteurs figurants qui jouent dans le spectacle sans jamais l’avoir vu

« Peut-être que j’irai voir le spectacle Des Flammes à la lumière depuis la tribune, un jour, quand j’aurai un bras cassé et que je ne pourrai pas jouer », lance Ethan Baudin en riant.

L’adolescent âgé de 14 ans a clairement fait son choix. Il préfère évoluer dans les carrières d’Haudainville, près de Verdun, aux côtés des autres acteurs figurants plutôt que d’assister au son et lumière depuis la tribune. Et cela fait sept ans que ça dure !

« Ma grand-mère m’a proposé de devenir bénévole, j’ai accepté et ça m’a beaucoup plu », évoque le Meusien de Neuvilly-en-Argonne. C’est également la grand-mère de Chloé Chenet qui a fait naître chez elle l’envie de devenir bénévole à l’âge de 4 ans. Aujourd’hui, la Barisienne en a quinze de plus et pour elle pas de doute : « Jouer c’est mieux ! ».

« On peut se sentir perdu au début mais on prend rapidement nos marques », affirme celle qui a multiplié les rôles et qui est - aujourd’hui et depuis 2022 - soldat français. Les bénévoles peuvent notamment compter sur les six régisseurs du spectacle mais également, pour les nouveaux, sur leur binôme.

« Nous avons aussi chacun une fiche de rôle (N.D.L.R où les 61 scènes du spectacle sont notées et où celles jouées par le figurant sont précisées), ça nous aide beaucoup », poursuit Chloé. « On se repère aussi au son même si ce sont des scènes que nous n’avons pas vues, nous savons les reconnaître à l’oreille. »

« De manière générale, il faut suivre le mouvement », ajoute Killian Pey qui joue aux côtés de Chloé depuis l’année dernière. « Malgré les répétitions, tu ne sais pas toujours où tu en es dans l’avancée du spectacle, ni ce que les autres font ou comment les gens te voient mais tu fais ce que tu as à faire ».

Originaire de Fréjus (Var), Killian a posé ses valises à Verdun fin 2023 pour le boulot. Le spectacle lui a notamment permis de rencontrer du monde. « Sans ça, j’aurais tourné en rond chez moi », reconnaît le bénévole âgé de 33 ans. « Et c’est super intéressant de jouer sur une scène immense en plein air. »

« J’aime bien le théâtre, j’en faisais à l’école », se rappelle Jenny Laufer qui a rejoint Des Flammes à la lumière en 2019 sur les conseils d’une amie. « Il faut des gens comme nous pour passer un message de paix. »

Immédiatement mise dans le bain des répétitions, la quadragénaire découvrira - un peu plus tard lors de sa première saison - le spectacle par le biais du DVD (N.D.L.R renouvelé l’an dernier) mais jamais depuis la tribune. « Ça m’a permis de mieux comprendre les scènes dont me parlent certains bénévoles », explique la Meurthe-et-Mosellane. « Il y a des gens que je salue sans même savoir ce qu’ils font, donc j’ai pu découvrir leur rôle. Il y a aussi des scènes que je peux voir en vrai depuis les coulisses, mais pas la totalité puisque je suis souvent occupée à changer d’accessoire ou de costume. »

« Le DVD nous permet de mieux visualiser, notamment le mapping, et de voir le travail de fou qui est fait », estime Killian qui a également pu le voir à l’issue de sa première année de bénévolat. « Mais c’est comme regarder un match à la télé, ce n’est pas la même chose. C’est mieux de le voir au stade ! »

Chloé a justement sauté le pas l’année dernière. L’occasion pour l’experte, depuis la tribune, de repérer quelques petites erreurs passées inaperçues pour le public, mais aussi d’en prendre plein la vue. « Ce qu’on fait, c’est incroyable ! »