Nouveau festival: à Saint-Paul, les Remparts du rire posent leur première pierre avec un parrain nommé Michel Boujenah

Jimmy Boursicot Publié le 01/07/2025 à 10:50, mis à jour le 01/07/2025 à 10:55
L’été offrira de nombreuses réjouissances côté spectacles. Et dans la dernière ligne droite, après la rentrée scolaire, Les Remparts du rire surgiront pour la première fois à Saint-Paul-de-Vence, du 12 au 14 septembre. à l’origine de la création de ce rendez-vous, on retrouve Julien Nacache et Louis-Aubry Longeray, deux comédiens ayant formé leur propre troupe, Les Collectionneurs.
À leurs côtés, on retrouve Michel Boujenah, Saint-Paulois d’adoption séduit par l’enthousiasme du duo d’amis. Mercredi dernier, sous une chaleur qui faisait suer à grosses gouttes, avec un sens de la formule impeccable, tout ce beau monde a présenté les contours de la première édition.
Des atouts pour se différencierDans la région, les plateaux de stand-up commencent à pulluler. Alors, on pourrait se demander si en rajouter une couche a bien un intérêt.
"On présente le festival comme un festival d’humour, de stand-up, de seul en scène, mais aussi de théâtre. Le tout autour de la comédie", résume Julien Nacache.
Le dernier soir, le 14 septembre, Les Collectionneurs mettront ainsi la main à la pâte avec Théâtre à la carte, une pièce dans laquelle le public peut choisir les scènes qui seront jouées sur un menu, comme ils choisiraient entre une bavette et un dos de colin au restaurant. Monté il y a trois ans, le spectacle passera d’abord un mois au Festival off d’Avignon, du 5 au 26 juillet, avant de revenir sur la Côte d’Azur.
"On sera dans un format cabaret, avec de la musique et la possibilité de boire un verre et de grignoter quelque chose avant le début de la soirée. Le fait d’être dans un cadre idyllique, sur la plus belle place du plus beau village du monde, ça change tout", glisse Louis-Aubry Longeray, avec un chauvinisme aussi amusé qu’assumé.
Et côté programmation ?Aux Remparts du rire, on ne retrouvera pas de poids lourds habitués à remplir des Zéniths. Et c’est très bien comme ça, si l’on en croit ses instigateurs.
"On voulait vraiment des gens avec une aisance sur scène, avec conscience de leur voix, de leur corps. Louis, Michel et moi, on a arpenté énormément de salles. Essentiellement à Paris, puisque c’est la ville qui permet de voir le plus d’artistes dans la même soirée. Tous les trois, on a des goûts très différents. Donc quand un humoriste faisait l’unanimité entre nous, c’était plutôt bon signe", détaille Julien Nacache.
Le 12 septembre, on retrouvera tout de même un Sudiste, le Niçois Pablo Caillault, porté sur l’absurde et l’impro. À ses côtés, un jongleur des mots nommé Marc Tourneboeuf, la cynique et clinique Lisa Perrio et Pierre Thevenoux, stand-upper prêt à s’improviser "coach de vie", même si la sienne est bancale.
Le 13 septembre, on retrouvera deux rigolos estampillés "entendus sur France Inter", Alexis Le Rossignol et Mélodie Fontaine, sans oublier Emma Bojan et son sens poussé de l’autodérision, ainsi que Baba Rudy, Marseillais bonnard... quand il n’a pas décidé de chatouiller le premier rang.
> Rens. lesrempartsdurire.fr
Installé à Saint-Paul depuis plus de trente ans, Michel Boujenah est heureux d’accompagner Julien Nacache et Louis-Aubry Longeray dans leur projet. "Mais j’aime pas qu’on dise que je suis le parrain. Parce que ça veut dire que je suis vieux", se marre l’artiste de 72 ans, également directeur artistique du Festival de Ramatuelle (29 juillet - 12 août).
Que vous inspire la création de cet événement?
Je suis content, parce que c’est un festival qui ne sera pas du tout "people", qui ne la ramènera pas. Pour moi, ce festival, c’est la jeunesse, c’est l’avenir. Il n’y a pas plus belle chose que le rire pour moi. Et si on mesure la santé d’une société au nombre d’humoristes qu’elle est capable de générer, ça prouve qu’on va encore bien en France. En plus de tout ça, l’endroit où le festival va se dérouler, sur la place de la Courtine, est exceptionnel.
Vous semblez accorder une grande confiance au duo qui le lance...
Parce que Les Collectionneurs, quand ils disent qu’ils vont faire quelque chose, ils le font vraiment. Ils sont faits pour ce métier. Julien, je l’ai rencontré quand on a joué tous les deux dans L’Avare, mis en scène par Daniel Benoin (le directeur du Théâtre Anthéa, à Antibes). Il est extrêmement sérieux et motivé, ça m’a touché. C’était la première fois qu’un jeune venait me voir avec un tel projet. Si je lui avais fermé la porte, il serait revenu par la fenêtre.
Remplir trois soirs d’affilée, sans grosse tête d’affiche, c’est un pari ?
Si chacune des personnes présentes à cette soirée de lancement convainc dix personnes, ça sera complet ! On peut très bien faire un festival du rire sans vedette. La vedette, c’est le rire. Et puis on ne sait pas, peut-être que les humoristes qui viendront pour cette première édition deviendront super connus. Après, j’espère qu’ils reviendront jouer gratos !
Var-Matin