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On a vu Polnareff à Marseille: voici pourquoi sa tournée varoise est immanquable

On a vu Polnareff à Marseille: voici pourquoi sa tournée varoise est immanquable

Chloé Rouil Publié le 11/07/2025 à 13:15, mis à jour le 11/07/2025 à 13:15

En plus de sa proximité avec son public, Michel Polnareff est aussi très proche de ses musiciens. Photo Valérie Le Parc
Légende Web uniquement. Photo Valérie Le Parc.

Si vous pensiez que la voix de Michel Polnareff était restée dans les années 80, vous vous fourrez le doigt dans l’œil. À bientôt 81 ans, l’Amiral n’a rien perdu de son panache. Depuis le mois de mai dernier, il est sur scène dans le cadre de sa Derrière Tournée, à voir à Toulon ce 12 juillet et à Sainte-Maxime ce 17 juillet. Le 4 juin dernier, il était au Dôme de Marseille pour un voyage dans le temps mémorable et une démonstration de ses capacités vocales et musicales. Avant même d’entrer dans la salle de concert, on sait qu’on se trouve au bon endroit: tee-shirts à l’effigie de l’artiste, casquettes, perruques et lunettes, les Polnafans ont répondu présents au rendez-vous.

Après une première partie de qualité proposée par Léman, les grilles disposées sur scène se sont levées, et Michel Polnareff est apparu derrière son piano, mythiques lunettes blanches sur le nez, éternelles boucles blondes, chapeau Stetson bleu pastel vissé sur le crâne et Perfecto en cuir motif python. Les "Michel on t’aime!" fusent un peu partout dans la salle. L’interprète de Lettre à France, taquin, déclame: "Bonsoir Marseille, bonsoir l’OM et bonsoir Jul". Il passera tout le concert assis derrière son instrument et pourtant, l’ambiance dans la salle ne tarde pas à devenir électrique et survoltée.

Pour l’ouverture de bal, l’Amiral interprète Tam Tam l’homme préhisto, un titre sorti en 1981, avec comme décor des projections de planches de manga en noir et blanc qui défilent derrière lui. À chaque "Tam Tam Tam Tam Tam" du refrain, celui qui avait fait scandale au début des années 70 en montrant ses fesses, se tourne vers ses "choristes ", comme il aime les appeler, les pointe du doigt et les invite à entonner en chœur la ritournelle. Dès les premières notes du deuxième titre, La Poupée qui fait non, les Polnafans ont commencé à se ruer vers le devant de la scène, causant la colère du public des premiers rangs qui a imploré pendant de très longues minutes "assis, assis", en vain. Michel Polnareff, imperturbable, sourit: "J’ai une suggestion, ceux qui sont debout, restez, et ceux qui sont assis, levez-vous!". L’homme n’a rien perdu de son impertinence légendaire, et les plus fervents spectateurs resteront debout jusqu’à la fin du concert. Pour accompagner l’Amiral sur scène, ils sont huit musiciens, dont un quatuor à cordes qui ajoute une touche de douceur et de grâce aux mélodies intemporelles de l’artiste.

Concert grandiose et final en apothéose

Le spectacle file, entre projections hypnotiques et reprises de ses nombreux titres. Il interprète des morceaux de son dernier album, Un temps pour elles, sorti à la fin du mois d’avril dernier, comme Sexcetera et Tu n’m’entends pas, un titre que l’artiste affectionne tout particulièrement et qui évoque les difficultés de communication. La magie continue d’opérer avec Love Me, Please Love Me, interprété sous une mer de lumières de portables, transformant la salle en une constellation improvisée.

Le bouquet final est à la hauteur de la légende: Tout, tout pour ma chérie bien rythmé et dansant, On ira tous au paradis transformé en gigantesque karaoké et bien sûr Lettre à France, interprété a cappella avec une justesse qui donne des frissons. Quand retentissent les premières notes de Goodbye Marylou, c’est le Dôme tout entier qui se met à chanter, des spectateurs âgés aux parents venus avec leurs adolescents. Si la majorité du public est grisonnante, à en juger par le nombre de téléphones qui filment au format paysage, les mélodies de Michel Polnareff restent multigénérationnelles. Sous les applaudissements d’un public qui en redemande, le rappel est inévitable. Lettre à France revient dans une version acoustique très douce et émouvante, suivie de Sexcetera et cette fois, plus un spectateur ne reste assis. L’Amiral salue longuement, visiblement ému, avant de disparaître dans la nuit marseillaise.

À la sortie de la salle, le public est unanime et conquis. Séverine et Pascal, qui ont fait le trajet depuis Gap, sont enchantés: "C’est la première fois qu’on le voyait et on a adoré, j’ai même versé quelques larmes. On a encore deux heures de route pour rentrer et du travail demain, mais on ne regrette pas!" C’était aussi une première fois pour Annabelle, étudiante en psychologie à l’Université d’Aix-Marseille, venue seule écouter "les chansons que me chantait mon père étant plus jeune". Ce soir-là, à Marseille, Michel Polnareff n’a pas fait que donner un concert, il a offert une master class d’artiste total, prouvant que le génie musical n’a pas d’âge.

Michel Polnareff au Son by Toulon samedi 12 juillet, à 20h30. De 79 à 120 euros.

Aux Scènes d’Été à Sainte-Maxime jeudi 17 juillet, à 21h. De 62 à 72 euros.

Dans la biographie de son compte Instagram, on peut lire "Je ne suis pas le lac". Il pourrait être humoriste, et pourtant Léman est chanteur, et c’est lui qui s’est occupé de la première partie du concert de Michel Polnareff au Dôme de Marseille, le 4 juin dernier. Il sera aussi à Toulon ce 12 juillet, toujours pour la première partie de l’Amiral. On pourrait penser que monter sur scène juste avant un grand nom de la chanson française serait terriblement angoissant pour un jeune artiste, et pourtant, Léman a déjà tout d’un grand.

Alors âgé de 23 ans, il est candidat à la 6e saison de l’émission The Voice, diffusée en 2017 sur TF1. Il se fait remarquer avec sa reprise du titre Vivre ou survivre, de Daniel Balavoine. Son aventure dans l’émission s’arrête au moment des battles, mais l’artiste continue de partager sa voix et ses textes sur les réseaux sociaux. Il enflamme la toile en 2023 avec une reprise dramatique de La Danse des canards, cumulant aujourd’hui plusieurs millions de vues sur TikTok. Depuis, il sort plusieurs singles, comme Petit garçon, On attend ou encore JVQTSM, écouté plus de 7 millions de fois sur Spotify. En juin 2024, il sort son premier EP, On est plein, composé de six titres.

Sur scène, il joue de la guitare et est accompagné au piano par Estelle Mouge. Sa voix est puissante, presque cristalline, montant sans difficultés dans les aigus, et ses textes sont bien ciselés et poétiques. Dans le titre Adieu Musique, issu de son premier album prévu pour la fin de l’année, il aborde son souhait d’arrêter la musique, à cause de ses trop nombreuses contraintes.

"On m’a dit que pour réussir, je devais avoir un discours de haine, proche de celui de l’extrême droite. J’ai écrit cette chanson au moment où je voulais tout arrêter, mais aujourd’hui, je suis heureux de vous annoncer que j’ai signé dans un super label, et il se trouve que c’est le même que Michel Polnareff."

Léman a émerveillé le public du Dôme, à Marseille, le 4 juin dernier, en première partie de Michel Polnareff. Photo C. R.
Nice Matin

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