Polar. « Elle est revenue » d’Ainslie Hogarth : un spectre squatte la cave

Avec « Elle est revenue », polar, humour et surnaturel made in Canada font bon ménage
Laura était une belle-mère odieuse, jamais avare de reproches cruels à l’encontre de la jeune épouse de son fils vénéré… Pas plus de trente-huit kilos tout habillée, mais trente-huit kilos de pure méchanceté et de chantage au suicide permanent. Jusqu’au jour où elle décide de descendre dans sa cave et d’en finir avec ce monde où personne ne la comprend. Pari gagné, avec des veines profondément tailladées et un sous-sol gorgé du sang de la mâratre.
Mais qu’y-a-t’il donc de pire qu’une belle-mère atroce ? Le fantôme d’une belle-mère atroce, voyons ! Car à peine enterrée, la dame revient hanter la maison qu’elle occupait avec son fils et sa bru. Du coup, le garçon, déjà auparavant sérieusement déprimé, s’enfonce dans la dépression et se terre dans le lit maternel qu’il ne quitte plus. Son épouse, elle, décide de faire face et de faire oublier Laura, d’autant qu’elle projette d’avoir un bébé. Il vaut donc mieux se débarrasser de l’encombrant spectre qui squatte la cave, et surtout sauver son mari de ses démons.
Du surnaturel, de l’humour et du goreLes amateurs de livres d’horreur seront ravis avec ce roman débarqué tout droit du Canada. En fait, « Elle est revenue », comme son titre le laisse un peu entendre, est à la limite de bien des styles. Noir, très noir bien sûr, mais aussi souvent très drôle et provoquant, c’est une jolie galerie de portraits et un suspense psychologique en même temps qu’un polar glaçant qui entraîne ses lecteurs dans une pente horrifique.
Qu’est-ce qui est de l’ordre du surnaturel et de la méchanceté, qu’est-ce qui relève de la folie totale, partagée et assumée par un jeune couple à la dérive ? Résultat, l’affaire se conclut dans le gore le plus pur, tout cela servi par une auteure canadienne spécialisée dans la littérature jeunesse… Promis, vous allez adorer !
« Elle est revenue », d’Ainslie Hogarth. 10/18. 16,90 €
Le Progres