Pont-à-Mousson. Gratuits, les navettes fluviales ou bateau-bus mis en place dès ce samedi pour un été d’expérimentation

Les pontons installés sur la Moselle vont finalement trouver leur utilité. Depuis 2022 et leur installation, seuls quelques bateaux étaient venus s’amarrer quelques instants, mais aucun signe de la navette fluviale promise. L’année dernière, la commune avait rejeté la faute sur les partenaires dans l’attente des agréments.
Mais à partir de ce samedi, les navettes fluviales seront bien présentes. « C’est un service expérimental qui sera mis en place tous les samedis, du 1er juillet au 30 septembre 2025, détaille Noël Guérard, vice-président aux transports à la communauté de communes du Bassin de Pont-à-Mousson. Le service est gracieux, c’est-à-dire gratuit pour tous les voyageurs. »
Un bateau fera la liaison entre trois arrêts. Sur la rive gauche, l’arrêt se situera en bas de place Saint-Antoine. Sur la rive droite, les voyageurs pourront monter ou descendre au niveau de la piscine communautaire ou du port de plaisance. « Le service sera assuré de 8 h à 11 h 30 par un chauffeur bénévole. Il met à disposition son bateau. » La CCBPAM prend elle en charge l’assurance et le carburant, ce qui représente une enveloppe d’environ 7 000 €, selon les estimations.
La navette fluviale sera donc en test pendant un an. « On rappelle que la plus grosse difficulté, c’est la traversée de la Moselle, encore plus le samedi matin. L’idée est de dire qu’on essaie de désengorger par le fluvial. » Pourtant, l’annonce ne semble pas convaincre de son efficacité.
« C’est un gadget, lâche Johan Ohling. En termes d’efficacité de mobilité, c’est quasi nul. Si la navette avait un but touristique avec des arrêts le long de la Moselle, j’aurais pu l’entendre. Pour la mobilité, des parkings relais avec des navettes électriques auraient eu plus d’efficacité et une meilleure logique décarbonée. »
Le second problème soulevé concerne la mise en place en elle-même des navettes fluviales. « Si l’objectif est une expérimentation pour désenclaver, ça va coûter plus cher, souligne Matthieu Jacquot. Il faut se mettre d’accord sur l’objectif. Car actuellement, les horaires sont un peu biaisés. La fin à 11 h 30 ne permet pas une véritable expérimentation. Il faudra voir aussi la question du bénévolat. Si le service est en place, payer quelqu’un coûtera plus cher aussi. »
Des problématiques qui existent mais qui ont été tempérées. « On est sur une phase de test d’un an. Effectivement, quand on voit le marché du samedi matin et la foule que ça attire, ça peut nous aider. La proposition est loin d’être parfaite mais a le mérite d’exister », glisse Bernard Bertelle. Une analyse que partage Henry Lemoine : « C’est une expérimentation. Sans doute il faudra revoir les horaires en fonction des premiers retours pour les réajuster. Sur le carburant du bateau, en effet, il sera peut-être bon d’avoir une réflexion pour quelque chose de plus vert. »
En attendant de possibles ajustements, la navette fluviale naviguera ce samedi sur la Moselle. Les visiteurs se feront leur propre avis.
L'Est Républicain