Pour ses 250 ans, Breguet revisite son chronographe Type XX

Dans la famille Breguet, le sens de l’invention et de l’innovation semble faire partie de l’ADN. Abraham-Louis Breguet fut l’horloger par excellence, l’inventeur de tant de concepts encore présents dans les montres et les horloges de nos jours. Mais son arrière-arrière-petit-fils Louis Charles Breguet (1880-1955) sera quant à lui l’un des pionniers de l’aéronautique française. Bon sang ne saurait mentir. Dès le début du XXe siècle, il conçoit l’un des premiers hélicoptères expérimentaux : le gyroplane (1907), avant de fonder la société Breguet Aviation, qui jouera un rôle de premier plan dans le développement de l’aviation militaire comme civile. Pendant la Première Guerre mondiale, ses avions — notamment le célèbre Breguet XIV, légendaire biplan de reconnaissance et de bombardement — sont produits à grande échelle. Après-guerre, place à l’aviation commerciale, Louis Breguet contribuant également à la création d’Air France. En 1971, Breguet Aviation fusionne avec Dassault pour former la société Avions Marcel Dassault-Breguet Aviation. Le nom “Breguet” disparait en 1990 quand la raison sociale se simplifie en Dassault Aviation.

Mais l’histoire recèle parfois des croisements surprenants, tel celui des avions et des montres Breguet. En effet, au début des années 1950, l’armée de l’Air française lance un appel d’offres pour une montre- bracelet chronographe pour ses pilotes qu’elle nomme du nom de code Type 20 : boîtier d’environ 38 mm, un cadran noir, une lunette rotative bidirectionnelle et un chronographe Flyback, « Retour en Vol », permettant un retour à zéro de la fonction chronographe par simple pression du poussoir inférieur. À cela s’ajoutaient deux compteurs à 3 et 9 heures capables de totaliser 30 minutes sur le cadran marqué de chiffres arabes photo-luminescents. Le ministère exigeait par ailleurs un mouvement à remontage manuel précis à 8 secondes par jour maximum, doté d’une réserve de marche de 35 heures minimum, et pouvant endurer plus de 300 cycles marche-arrêt-remise à zéro.

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Au final, quatre maisons seront retenues par le ministère : Auricoste, Breguet, Dodane et Vixa. Mais une bonne moitié des pièces produites le seront par Breguet. En 1954, la Breguet Type XX sera mise sur le marché, sans logo sur son cadran, modèle de dotation militaire oblige. Aujourd’hui, Aujourd’hui, toutes sont devenues des pièces de choix pour les collectionneurs, qu’il s’agisse de celles livrées à l’armée de l’Air française entre 1955 et 1959 (2000 exemplaires), au Centre d’Essais en Vol en 1956-1957(80 exemplaires) comme à l’Aéronautique Navale (500 exemplaires) en 1960. Des pièces de dotation produites jusqu’à la fin des années 1960, appartenant donc à l’Etat, et étant censées être restituées en quittant le service, puis détruites… Type 20 pour l’Armée de l’air et le Type XX pour l’Aéronautique navale, Type XX civils… Le modèle est devenu un classique de la montre d’aviateur. La 4e génération voit le jour en 2023. Elle est aujourd’hui complétée par la Type XX référence 2075, déclinée en deux versions afin de célébrer le 250e anniversaire de la maison. Leur inspiration : un modèle civil en or présenté en 1955. D’après les archives, cette pièce était à l’origine dotée d’un cadran argent satiné, remplacé par la suite par un cadran noir. Aujourd’hui, Breguet en propose deux réinterprétations : l’une au cadran en aluminium noir, et l’autre limitée à 250 exemplaires, dotée d’un cadran en argent massif.

Ces nouveaux Type XX renouent avec les codes des modèles d’origine par leur petit diamètre et leur mouvement à remontage manuel. Ils embarquent une variation du mouvement haute performance 5 Hz 728 introduit par Breguet en 2023. Les deux modèles sont d’un diamètre de 38.3 mm, à l’identique de la pièce historique de 1955, et d’une épaisseur de 13.2 mm. Ils ont en commun l’affichage de la petite seconde sur un compteur dédié à 9 h et un dorage en or Breguet du mouvement. Ces nouveaux chronographes au cadran noir ou argent avec fonction “retour en vol“ sont par ailleurs façonnées en or Breguet, alliage dévoilé avec la première pièce monoaiguille de souscription dévoilée pour ses 250 ans. Le fond de la boîte dévoile une gravure entièrement. réalisée à la main dans les ateliers de la Maison. Elle représente l’avion Breguet 19 survolant l’océan Atlantique, accompagnée du tracé précis du vol sans escale de 1930 ainsi que du dessin des côtes européennes et nord-américaines.

En hommage à Louis Breguet qui utilisait pour ses avions une tôle appelée Duralumin (contenant 95% d’aluminium) dont il fut le précurseur, Breguet a choisi de doter sa Type XX 2075 d’un cadran réalisé dans cette matière, une première dans ses collections. Afin d’obtenir une teinte noire proche du modèle historique de 1955, la Maison a eu recours à l’anodisation, un procédé qui consiste à créer une couche d’oxydation qui offre une totale protection à la corrosion. La variante en argent de la Type XX s’inscrit dans l’esprit de la pièce historique N°1780, fidèle à sa version originale dotée

d’un cadran en argent. Ce cadran en argent véritable propose une finition brossée verticale, en sus d’une échelle tachymétrique.

Comptez 42800 € pour vous offrir la nouvelle version de la Type XX Chronographe 2075, et 44600 € pour la nouvelle édition limitée Type XX Chronographe 2075. Comptez par exemple 24250 € sur Chrono24 pour vous offrir une Breguet Type XX militaire de 1955 (, en acier, de 40 mm et au cadran noir, dotée d’un calibre 222 à remontage manuelle. Une pièce d’époque vendue par un professionnel, sans boîte ni papiers, mais enregistrée dans les archives de la maison, livrée au ministère français de l’Air en 1955, et pouvant sur demande avec un certificat d’authenticité issu de Breguet.