Qiu Sheng, réalisateur de « My Father’s Son » : « Je cherche à révéler nos fantômes »

Formé à l’ingénierie médicale, Qiu Sheng ne sera pas le premier ingénieur à mettre de côté sa discipline pour rejoindre le monde du cinématographe. Né à Hangzhou, capitale de la province du Zhejiang, dans l’est de la Chine, il a appris la réalisation à l’université de Hongkong et a signé en 2018 un ambitieux premier long-métrage, Suburban Birds, qui n’avait trouvé que tardivement le chemin des salles chinoises. On découvre ce jeune auteur avec My Father’s Son, film délicat et d’inspiration très personnelle, comme à chaque fois qu’un réalisateur entreprend d’évoquer, à travers la fiction, les rapports d’un fils et d’un père.
Oui, la disparition de mon père est un moment charnière dans la construction de mon parcours artistique. Cette perte m’a rendu plus sensible aux anomalies du monde, aux familles brisées, aux esprits qui hantent les vivants. L’été après la mort de mon père, je suis devenu accro aux jeux vidéo et aux films. Je me suis tourné vers les images et les sons après avoir perdu une personne réelle, pour chercher un substitut. Je ne pense pas que ce soit une coïncidence. C’est cette impulsion à trouver des substituts qu’on retrouve également dans My Father’s Son.
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Le Monde