Que serait la culture britannique si Oasis n’avait pas existé ?

Leur tournée mondiale de retrouvailles, qui démarre ce 4 juillet, est l’un des événements de l’été. S’ils n’arrivent pas à la cheville des Beatles, selon beaucoup de mélomanes, les frères Gallagher n’en sont pas moins devenus des icônes. Et si Oasis n’avait pas existé de 1991 à 2009, la face du Royaume-Uni en aurait été changée, s’amuse à imaginer le journaliste Dorian Lynskey.
Dans la comédie romantico-uchronique Yesterday [de Danny Boyle, 2019], les Beatles sont effacés de l’histoire, et il n’y a plus qu’un seul homme pour se souvenir d’eux et de leurs chansons. Et dans ce monde imaginé par le scénariste Richard Curtis, tous les groupes du monde sont nés malgré l’absence des Beatles, sauf un : Oasis.
Mais que serait le monde sans Oasis ? Comme les frères Gallagher eux-mêmes l’ont reconnu, ils sont loin de ces génies que furent les Beatles, qui n’ont cessé de changer le cours de la pop. Si Noel n’avait pas rejoint le groupe de Liam fin 1991, le label Creation Records aurait sans doute fait faillite, Manchester City aurait une aura moins pop, et il aurait fallu trouver une autre chanson de générique à la série The Royle Family [sortie en 1998, elle se déroule à Manchester et s’ouvre sur le titre Half the World Away d’Oasis].
Mais enfin, l’univers musical ne s’en trouverait pas fondamentalement bouleversé. Les jeunes groupes d’aujourd’hui citent plus volontiers la finesse et l’intelligence de Radiohead ou des Smiths que les grands élans d’Oasis, et peu de formations depuis Arctic Monkeys s’attendent à remplir des stades.
Cette ère [des années 1990] marquée par “la vivacité des choses en train de se faire”, comme le résumait si jol
Courrier International