Spike Lee et son épouse nommés ambassadeurs du Bénin auprès de la diaspora américaine

Le célèbre réalisateur américain et sa femme participent à un nouveau programme destiné à favoriser la naturalisation béninoise de descendants de victimes de l’esclavage. La presse africaine se félicite de cette initiative.
Le président béninois, Patrice Talon, a fait une prise de choix dans le cadre de sa politique mémorielle : le célèbre réalisateur américain Spike Lee et son épouse, Tonya Lewis Lee, juriste de formation, ont officiellement été nommés mercredi 23 juillet “ambassadeurs thématiques de la république du Bénin auprès de la diaspora afro-descendante des États-Unis d’Amérique”.
Derrière ce titre ronflant, la presse béninoise se félicite de la volonté affichée d’inviter les personnes d’origine africaine à contribuer au développement du pays, de manière semblable à ce que promeut le Ghana depuis 2019. “En tant qu’ambassadeurs, les deux personnalités serviront de passerelle entre les peuples et les générations”, se félicite le site de la SRTB, la radiotélévision publique béninoise.
“Tonya et Spike Lee n’ont pas été choisis au hasard. Leur œuvre, leur engagement civique, leur influence planétaire en font des voix crédibles pour tisser des ponts, éveiller les consciences et bâtir un récit commun”, se pâme de son côté La Nation.
Infatigable défenseur de la cause noire, le réalisateur aura pour mission de “renforcer les liens entre le Bénin et les afro-descendants à travers le monde. Cette annonce succède au lancement [début juillet] de la plateforme My Afro Origins permettant l’accès à la nationalité béninoise”, relate de son côté Africa Radio.
Du XVIIe au XIXe siècle, Porto-Novo et le royaume du Dahomey, au Bénin actuel, furent au cœur du commerce triangulaire mis en place par les puissances européennes. On estime à 25 à 30 millions le nombre d’Africains qui ont été capturés, vendus puis réduits en esclavage durant ces trois siècles. En décembre 2024, le président béninois a décidé d’offrir la nationalité aux afro-descendants pour permettre d’attirer de nouveaux talents dans son pays, en proie aux difficultés économiques.
C’est d’ailleurs dans ce cadre que Tonya Lewis Lee a reçu la nationalité béninoise, après avoir fait des tests ADN. Ce qui fait dire au magazine Rolling Out que “la réussite de sa candidature illustre le potentiel du programme à transformer un héritage abstrait en une appartenance concrète”. Et pourquoi pas en un prochain film ?
Courrier International