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« Top Chef » 2025 : Quentin gagne la finale mais rate l’étoile... Le récit d’une soirée palpitante

« Top Chef » 2025 : Quentin gagne la finale mais rate l’étoile... Le récit d’une soirée palpitante

Au terme d’une finale de haut vol, Quentin Mauro gagne la saison 16 de « Top Chef », recueillant 52,65 % des voix d’un jury prestigieux, devant son pote Charlie Anne.

Par Sylvain Merle
« Top Chef » 2025 : Quentin gagne la finale mais rate l’étoile... Le récit d’une soirée palpitante

C’est la lutte finale, le dernier affrontement entre Charlie et Quentin, le Normand et le Savoyard, deux copains qui se sont tiré la bourre toute la saison de « Top Chef » dans un superbe esprit. Les deux en finale, on s’en réjouissait. Leur duel à distance s’annonçait prometteur, il l’a été, parachevant en beauté une saison dont on n’aura pas tout apprécié. Mais le point final valait bien le voyage, comme dit le guide Michelin des établissements trois étoiles.

Des étoiles, il y en avait un paquet à voir défiler les toques prestigieuses invitées à goûter et déterminer qui inscrirait son nom au Panthéon des gagnants du concours : 57 en tout. Mais il y avait aussi huit Meilleurs ouvriers de France (MOF). Autant de palais qu’il fallait séduire. Et ils l’ont été.

Charlie a pu compter sur Margaux, Esteban et Claudio, quand Quentin, lui, a retrouvé Philippine, Charles et Grégoire. Deux fines équipes pour deux menus qui ressemblent bien à leurs créateurs. Avec ce brin de folie qui a animé la saison, Charlie joue encore la radicalité, annonçant huîtres pochées, betterave en croûte de sel, géranium et marjolaine en entrée, ormeaux cuits à la minute et algues en plat.

En dessert, il part sur un topinambour avec praliné aux graines de tournesol et glace au mélilot, une fleur sauvage. Paul Pairet le met en garde, son plat fait chiche. « On dirait qu’on a deux entrées ». Charlie écoute, double les quantités. Quentin qui a souvent pris des risques ne déroge pas à sa ligne de conduite. Ses asperges à l’ortie, il va les cuire juste avant l’envoi. En plat, il y va de son soufflet au brochet avec cœur coulant herbacé, culotté, et son dessert ? Il allie poire, foin et tomme de Savoie, avec un praliné noix de pécan et… croûtes de tomme. « Oh t’es chaud », souffle Glenn Viel, habitué à ces sueurs froides.

Il lui suggère d’ajouter du piquant à ses asperges. « L’ortie c’est fade, alors que dans l’esprit des gens, ça pique ». Aussitôt, la solution est trouvée, de l’ortie déshydratée mélangée à du poivre. Ce piquant sera remarqué par le Britannique Heston Blumenthal. « Il faudra que je parle au chef après ça, c’est fantastique », s’enthousiasme le triple étoilé.

Les dégustations se passent bien, les compliments fleurissent. « Je lui mettrais bien une étoile », lâche Éric Fréchon sur l’entrée de Charlie. « J’adore, c’est un grand plat », lance sur ses ormeaux Christian Le Squer. Quant au dessert, il ravit. « Il y a une vraie cohérence du début à la fin, on voit une vraie signature », souffle Etchebest.

Un tabac aussi pour Quentin. Son entrée est jugée « sexy » par Kelly Rangama, son brochet fait recette, un plat classique fait « avec une telle modernité, c’est bluffant », souligne Pascal Barbot. « C’est un plat deux étoiles », apprécie Alan Geaam. Et Le dessert passe crème.

Autant de compliments qui rendent difficile tout pronostic. À la cérémonie des couteaux, le suspense est total. Mais avant, un peu d’émotion, des jolis mots des proches. Quelques larmes pour Quentin à l’évocation par Glenn Viel des absentes du jour, Mado, sa grand-mère restée en Savoie, et puis sa mère, décédée alors qu’il n’avait que 14 ans. « T’es un cuisinier intelligent et poétique, tout ce que j’aime, tu ne veux pas démonter, mais monter, donner de l’émotion et toucher les gens », salue Glenn Viel. Et Quentin de le remercier en retour. « C’est grâce à vous aussi que je vais garder la tête sur les épaules ».

Le score est dévoilé, serré : 52,65 % à 47,35 %. « Pour moi t’as gagné, parce que tu t’es révélé à toi et à ta famille », déclare Paul Pairet à Charlie. Son candidat tire, c’est orange. Passé la seconde de déception, il relativise. « Zéro regret, j’ai vécu quelque chose d’exceptionnel », glisse-t-il.

Quentin exulte. Glenn Viel presque plus, qui connaît le goût de la victoire en deux finales. Et les deux d’appeler Mado. « Ça n’a jamais aussi bien gagné la cuisine », lui lance Quentin en lui montrant le chèque immense. Et l’étoile ? On visionne alors les commentaires des inspecteurs, assez bon, et son parcours fait de coups d’éclat et de moins bons.

« Il a parfois trop d’engagement, trop de complexité », il lui faudrait « peut-être envisager de calmer un peu ses ardeurs, de revenir parfois à un peu plus de simplicité », note un inspecteur. « Vos fulgurances culinaires ont bien souvent impressionné les inspecteurs » et de moments moins bons, déclare Gwendal Poullennec, le directeur du guide, qui souligne sa maîtrise, sa créativité et sa sensibilité. Mais la régularité aura manqué et l’étoile lui échappe.

Le Parisien

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