A deux jours de la présidentielle en Pologne, le parti au pouvoir victime d’une cyberattaque

Par Le Nouvel Obs avec AFP
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L’Institut national de recherche spécialisé en cybersécurité (NASK), avait signalé jeudi 15 mai des tentatives d’ingérence dans la campagne électorale via des messages « cohérents avec la ligne de propagande » russe. BEATA ZAWRZEL/ZUMA/SIPA
L’Institut national polonais de recherche spécialisé en cybersécurité (NASK) travaille à remettre les sites touchés en état de marche et soupçonne une interférence de la Russie, tout comme le Premier ministre Donald Tusk.
Des sites internet du parti centriste au pouvoir en Pologne étaient hors service ce vendredi 16 mai en raison d’une cyberattaque, à deux jours du premier tour de l’élection présidentielle, a annoncé vendredi le bureau du Premier ministre. Le candidat de ce parti pro-européen au pouvoir, le maire de Varsovie Rafal Trzaskowski, est en tête des sondages d’opinion avant le premier tour du scrutin dimanche.
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« Depuis 9 heures, une attaque de déni de service par saturation est en cours » visant deux sites du parti Plateforme civique (PO) de Donald Tusk », a indiqué sur X le chef du bureau du Premier ministre, Jan Grabiec.
« Le site principal de la PO et un autre dédié aux dons de fonds pour la campagne ont été temporairement désactivés », a-t-il ajouté sur X, sans identifier la source de la cyberattaque.
Le Premier ministre Donald Tusk a accusé des « hackers russes » d’être responsables de la cyberattaque contre des sites internet de son parti pro-européen et assure, à la mi-journée, que l’attaque « se poursuit ».
Une intensification des cyberattaques russesJan Grabiec a déclaré que l’Institut national de recherche spécialisé en cybersécurité (NASK), travaillait pour remettre le site en ligne. Ce même institut avait signalé jeudi des tentatives d’ingérence dans la campagne électorale via des messages « cohérents avec la ligne de propagande » russe. Des campagnes anonymes de soutien à Rafal Trzaskowski sur les réseaux sociaux, décrédibilisant ses deux principaux concurrents, font aussi d’une enquête des services spéciaux. Le candidat pro-européen a rejeté tout lien avec ces campagnes.
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Le mois dernier, le ministère du Numérique a alerté que les cyberattaques russes contre la Pologne s’étaient intensifiées. En avril également, le Premier ministre Donald Tusk a indiqué que le système informatique de son parti avait été la cible d’une cyberattaque, qu’il a qualifiée « d’interférence étrangère ».
Rafal Trzaskowski est crédité d’environ 30 % des intentions de vote, selon les derniers sondages. L’historien nationaliste Karol Nawrocki, soutenu par le principal parti d’opposition de droite, Droit et Justice (PiS), arrive deuxième avec environ 25 %.
Par Le Nouvel Obs avec AFP
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