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A Sophia Antipolis, Somanity marche pour l’humanité

A Sophia Antipolis, Somanity marche pour l’humanité

K.Wenger Publié le 06/06/2025 à 10:00, mis à jour le 06/06/2025 à 10:45

L’entrepreneur de 23 ans a investi 300.000 euros pour développer cet exosquelette actif. En acier et plastique biodégradable, il verticalise un patient, le fait tenir en équilibre et marcher. (Photo DR)

Dans quelques jours à VivaTech Paris, Mathieu Merian va tenir la promesse qu’il s’était faite en 2023 en créant Somanity à Sophia Antipolis: faire remarcher son ami atteint de sclérose en plaques. Il compte bien réussir cette prouesse en présentant au salon de la tech et des startups la toute dernière version du prototype d’exosquelette actif qu’il développe depuis deux ans.

"On a apporté des modifications au premier démonstrateur dévoilé au World AI Cannes Festival en février dernier: on l’a allégé – il ne pèse désormais que 35 kg – " mais aussi réduit la taille des moteurs qui développent 150Nm de poussée, ce qui permet de verticaliser une personne. Ses batteries offrent une autonomie de 4 à 6 heures selon le poids du patient. Et suspendu à un cadre – ne touchant donc plus le sol –, "il peut aussi fonctionner sur secteur et servir à la rééducation", ajoute l’entrepreneur de 23 ans.

Donner de l’espérance de vie

Car l’engagement de Somanity et de ses six salariés est de redonner leur mobilité aux personnes en situation de handicap moteur ou qui sont hospitalisées dans des services de réanimation "pour limiter les escarres, les problèmes liés à la perte de densité osseuse et de masse musculaire… Bref, leur donner plus d’espérance de vie. Nous croyons fermement que la technologie doit être au service de l’humain." Cette approche passe aussi par un coût ultra-réduit de l’exosquelette: 20.000 euros, dix fois moins que le prix du marché. Pourtant, cela ne suffit pas pour Mathieu Merian qui, lui, vise les 10.000 euros. "Bientôt..." Son objectif étant désormais à quelques pas d’être atteint, quelle suite compte-t-il donner à l’aventure Somanity? Le startupper qui commercialise ses démonstrateurs sait qu’il ne pourra pas mener les essais cliniques et obtenir la validation médicale de son dispositif sans aide.

"Notre métier, souligne-t-il, c’est avant tout la R&D (recherche et développement), agile et frugale, qui permet de trouver des solutions avec peu de moyens, fait-il remarquer. Maintenant qu’on a prouvé notre capacité d’ingénierie, il faut nouer des partenariats avec des distributeurs médicaux, des industriels..."

Voire de grandes entreprises qui ont des fondations, partagent sa philosophie et qui pourraient être intéressées par la modularité et l’ultra-personnalisation de l’exosquelette.

Doté de capteurs et de systèmes d’intelligence artificielle améliorant l’interaction avec son utilisateur, il peut être modifié sur mesure et selon les besoins. Évoluer sur un terrain pentu, voire faire du trail… mais oui, c’est possible!

Cette modularité intéresse aussi les laboratoires qui utilisent les données collectées pour mener à un moindre coût des recherches sur un large éventail de sujets. "On espère trouver un modèle d’entreprise qui permet d’être fiable économiquement, d’aider les gens qui en ont besoin… et de rester en France", souligne Mathieu Merian qui avoue avoir eu des appels du pied d’entreprises étrangères, suisses notamment.

Prévention

Pour tenir financièrement et venir compléter le dispositif médical, Somanity qui a été fondée sur fonds propres et grâce à une aide de Bpifrance via la Bourse French Tech Emergence a lancé fin 2024 Somanity Motion. "Cette branche est distributrice et intégratrice d’exosquelettes passifs qui, en allégeant les charges, préviennent les troubles musculo-squelettiques."

Au catalogue, plusieurs modèles destinés au BtoB comme au BtoC, rigoureusement sélectionnés et testés par des médecins et des ergonomes. "Il y a un modèle par typologie de métier et on a également une activité de conseil pour aider les entreprises à choisir ceux qui leur convient", explique le jeune entrepreneur qui prévoit d’en vendre 400 cette année. Pour continuer à conjuguer innovation technologique et responsabilité sociale. Et surtout redonner de l’espoir aux patients.

Nice Matin

Nice Matin

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