Agence Bio : 15 millions d’euros de coupes budgétaires annoncées

Le ministère de l’agriculture a annoncé mardi 20 mai à l’Agence Bio, chargée du développement, de la promotion et de la structuration du secteur, la suppression des 5 millions d’euros dédiés à sa communication et de près de 10 millions d’euros dédiés au soutien de projets pour l’année 2025.
« Dans un contexte budgétaire compliqué avec le tarissement du plan de relance et de la planification écologique, le ministère priorise les crédits sur la structuration de la filière en concertation avec les professionnels », a indiqué le ministère, confirmant la suppression des 5 millions d’euros du budget de la communication et la réduction de la dotation du fonds Avenir bio, qui passe de 18 millions en 2024 à 8,6 millions pour 2025.
Un budget de cinq millions par an de 2024 à 2026 avait été alloué à une campagne de communication massive, « C’est bio la France », qui doit être lancée en grande pompe jeudi à l’occasion des 40 ans du label bio pour redynamiser la consommation de produits bio, mise à mal par plusieurs années de forte inflation.
Le budget 2024 a été dépensé et financera notamment les deux vagues de campagnes publicitaires télévisées prévues en mai et en septembre. Au-delà, l’agence ne sait pas comment elle continuera à promouvoir les aliments issus de l’agriculture biologique.
La suppression du budget communication intervient après une polémique sur un spot publicitaire que le ministère avait demandé à modifier. Le journal Libération avait rapporté mi-avril que le ministère avait souhaité remplacer un couscous par un cassoulet et choisir un « casting caucasien » quand un acteur métis était suggéré. Le ministère n’avait pas démenti, expliquant que la campagne avait pour ambition de « parler à tous » et de représenter « tous les Français ».
L’Agence Bio est plus généralement dans le flou quant à son avenir. Sa directrice Laure Verdeau doit être auditionnée jeudi au Sénat par la commission d’enquête sur les missions des agences, opérateurs et organismes consultatifs de l’État.
L’organisme avait aussi exprimé des craintes, au Salon de l’agriculture, de voir l’enveloppe du fonds Avenir bio, destiné à soutenir des projets de développement de filières biologiques, subir « un coup de rabot ».
En 2024, ce fonds avait été abondé de 5 millions d’euros au titre des crédits issus de la planification écologique pour atteindre 18 millions d’euros. En 2025, il sera donc quasiment divisé par deux, à 8,6 millions d’euros, selon les annonces du ministère.
La Croıx