Airbags Takata : une information judiciaire a été ouverte pour mise en danger de la vie d’autrui
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La justice se saisit de l’affaire des airbags Takata. Une information judiciaire a été ouverte le 16 avril, notamment pour tromperie aggravée et mise en danger de la vie d’autrui, dans l’affaire des airbags défaillants du fabriquant japonais qui ont provoqué des morts en France, a annoncé à l’AFP le parquet de Paris ce vendredi 20 juin.
Les juges d’instruction pourraient en outre être saisis prochainement des trois accidents mortels survenus le 28 décembre 2021 en Martinique, le 18 novembre 2023 dans les Hautes-Pyrénées et le 11 juin 2025 dans la Marne, qui ont donné lieu à des enquêtes au niveau local. «A ce stade, les enquêtes sur trois accidents mortels ont fait l’objet de dessaisissements au profit du parquet de la JIRS (Juridiction interrégionale spécialisée) de Paris, qui à la réception formelle des procédures pourra saisir supplétivement les juges d’instruction», a précisé le parquet.
L’information judiciaire a été ouverte pour «pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée, non-information des acquéreurs d’un produit de sa non-conformité portant sur une qualité substantielle, mise en danger de la vie d’autrui», a détaillé le ministère public.
Le parquet rappelle qu’«à la suite de plaintes déposées auprès du parquet de Versailles par l’association UFC-Que choisir et par plusieurs propriétaires de véhicules du groupe Stellantis équipés d’airbags de marque Takata, puis du dessaisissement du parquet de Versailles, la JIRS de Paris a ouvert une enquête». Il a ensuite été «proposé à d’autres parquets de joindre leurs procédures connexes à celle-ci», a-t-il expliqué.
D’autres informations judiciaires ont été ouvertes dans d’autres juridictions et d’autres plaintes ont été déposées dans d’autres juridictions, portant sur des airbags associés à d’autres constructeurs automobiles, a précisé le parquet de Paris.
Depuis 2014, ce scandale industriel, qui a provoqué une série de morts, secoue le secteur de l’automobile dans le monde. Au total, 18 personnes ont été tuées en France, dont 16 en outre-mer, à cause de ces coussins gonflables défectueux. La dernière victime, qui circulait dans une Citroën C3, a marqué le premier décès dans la moitié nord de la métropole. En réaction, le constructeur français a demandé mardi à travers un «stop drive» l’immobilisation immédiate de toutes les C3 et DS3 en Europe encore équipées de ce type d’équipement dangereux.
Le défaut de ces airbags réside dans le manque d’étanchéité d’une petite cartouche de nitrate d’ammonium censée gonfler le coussin lors d’un impact. Ce composant peut cependant mal vieillir, surtout dans les zones humides et à forte chaleur, provoquant une explosion trop puissante et incontrôlée de l’airbag lors d’un accident.
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