Airbus vs Boeing: au salon du Bourget, qui remporte la guerre des géants de l'aéronautique?

Le salon du Bourget a ouvert ses portes lundi. Il s’agit du plus grand rendez-vous mondial de l’aéronautique et de l’espace, avec 2400 exposants, venus de 48 pays. Pour Airbus et Boeing, c’est toujours l’occasion d’en mettre plein la vue en multipliant les annonces de grands contrats. 1214 appareils ont été vendus au total lors de l’édition, 2023, un record.

Le constructeur aéronautique Airbus a d’ailleurs annoncé mardi une commande de 100 avions A321neo, d'une valeur théorique de près de 13 milliards de dollars, par la compagnie vietnamienne Vietjet.

Au total, les six éditions tenues depuis quinze ans totalisent 5401 avions commandés, soit 40% des commandes totales des deux groupes depuis 2010. Et les experts s’attendent cette année à ce que la barre des 1000 commandes soit à nouveau franchie. La première journée remportée par KO par Airbus avec 123 commandes contre 0 à Boeing.

La firme américaine est évidemment impactée par le crash du Boeing 787 d'Air India il y a quelques jours. En effet, le 787 dreamliner, c’est le gros-porteur le plus vendu au monde avec plus de 2000 commandes. Il n’avait jamais connu d'accident mortel et présentait un bon bilan en termes de sécurité. Cette catastrophe intervient alors que Boeing semblait tourner définitivement la page de la crise du 737 Max, son monocouloir dont les deux crashs survenus en 2018 et 2019 avaient causé 346 morts.

La production était en train de remonter en cadence, avec des livraisons en hausse de 60% sur un an au premier trimestre. Boeing, critiquée comme une entreprise dirigée par des financiers en opposition à Airbus, considérée comme une entreprise d’ingénieurs, commençait à retrouver la confiance de ses clients. Ce rétablissement est aujourd’hui compromis. Et il est possible que des compagnies se portent davantage sur l’A350, le concurrent du 787.

En fait, le vrai défi pour les constructeurs, c’est moins d’engranger les commandes que d’honorer leurs livraisons. Chez Boeing, les investisseurs auront les yeux ailleurs que sur les contrats, mais chez Airbus aussi finalement. Les carnets de commandes sont pleins, et il faut attendre 10 ans pour la livraison d’un Airbus A320. Or ce que scrutent les compagnies et la bourse, c’est la capacité des constructeurs à respecter les délais de livraison. Notamment sur les petits monocouloirs. Airbus compte parvenir d'ici à 2027 à produire 75 avions par mois de cette famille. Une cible que la société a repoussée à deux reprises par le passé. Et va devoir cravacher pour livrer les 820 avions promis cette année.