Sélectionner la langue

French

Down Icon

Sélectionnez un pays

France

Down Icon

Ambition France transport : la colère des syndicats de la SNCF après une rencontre avec Philippe Tabarot

Ambition France transport : la colère des syndicats de la SNCF après une rencontre avec Philippe Tabarot

La conférence de financement des infrastructures va-t-elle se solder par abandon de projets ferroviaires ? Alors que ses arbitrages sont attendus à la mi-juillet, l’inquiétude est de mise du côté des syndicats de la SNCF. Ce lundi 23 juin, en marge d’une rencontre thématique sur l’intelligence artificielle, la CGT cheminots, l’Unsa, Sud rail et la CFDT ont rencontré pour la première fois le ministre des Transports, Philippe Tabarot, dans le cadre d’Ambition France transports.

« L’avenir du ferroviaire est en jeu. Il manque 1 milliard pour la régénérescence du rail, mais tous les acteurs se regardent pour trouver les sources de financement. Le ministre nous a dit qu’il y avait des intentions pour investir, mais qu’il n’y avait plus un rond », a tancé Thomas Cavel (CFDT Cheminots), à la sortie de la rencontre, devant plus d’un millier de cheminots.

Pour rappel, selon la SNCF, à l’horizon 2028-2030, 4 000 kilomètres de lignes « pourraient être touchés par un effondrement irréversible de la qualité de service » sans ce milliard d’euros d’investissement. Soit un impact direct sur 2 000 trains du quotidien. Et, dans la décennie suivante, 10 000 kilomètres de ligne seraient en péril.

« Attention à ce que cette conférence n’accouche pas d’une souris. Où sont passés les 100 milliards promis par Élisabeth Borne ? s’interroge Fabrice Charriere (Unsa). Au travers cette conférence, on constate à l’inverse une injonction d’autofinancement des réseaux. Dans le ferroviaire, cela provoque des tensions sur les lignes de production au travers des objectifs inatteignables. » Et le syndicaliste de prévenir : « si le réseau s’effondre, nos emplois suivront cette lessiveuse ».

De son côté, Thierry Nier a tenu a rappelé au ministre les propositions de la CGT Cheminots, dans le financement des infrastructures ferroviaire : fléchage de la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) vers les mobilités durables, nationalisation des autoroutes, suppression du fonds de concours à la SNCF, instauration d’une loi de financement pluriannuelle. « Il faut de l’argent pour les trains des villes et des champs, pas pour la guerre », a martelé, après la rencontre, le cégétiste.

Informé de la teneur des ateliers, Didier le Reste a mis en garde contre « la tentation de Bercy à rechercher des pistes d’économies. » Selon le président de la Convergence national rail (CNR), « les ministères de l’Économie et des Finances refusent d’engager des dépenses supplémentaires, mais proposent de taxer davantage les usagers voire de taper dans les caisses des collectivités déjà exsangues. Pour eux, la décarbonation des transports c’est oui, mais sans le ferroviaire ».

Alors que le gouvernement plaide pour des Partenariats Publics privés (PPP) dans le financement des futurs projets ferroviaires, Fabien Villedieu, de Sud rail, met en garde : « En Angleterre, la ligne entre Londres et Birmingham devrait coûter 77 milliards pour 200 kilomètres. C’est 10 fois plus cher qu’en France ! Pourquoi ? Parce que les Anglais ont privatisé il y a 30 ans les chemins de fer et sont pris à la gorge par le privé. »

Et d’ajouter : « Cette même logique est suivie en France par la balkanisation de cette belle entreprise SNCF qui savait construire des lignes, transporter des voyageurs, gérer les marchandises… » Sur le plan des luttes, Thierry Nier a rappelé que la CGT Cheminots était partie prenante de « 65 mobilisations pluralistes dans les territoires, soit pour défendre une gare, un guichet, obtenir la réouverture d’une ligne ou relancer le Fret ».

« C’est par des informations étendues et exactes que nous voudrions donner à toutes les intelligences libres le moyen de comprendre et de juger elles-mêmes les événements du monde. »Tel était « Notre but », comme l’écrivait Jean Jaurès dans le premier éditorial de l’Humanité.120 ans plus tard, il n’a pas changé. Grâce à vous. Soutenez-nous ! Votre don sera défiscalisé : donner 5€ vous reviendra à 1.65€. Le prix d’un café.

Je veux en savoir plus !

L'Humanité

L'Humanité

Nouvelles similaires

Toutes les actualités
Animated ArrowAnimated ArrowAnimated Arrow