Après l’accord commercial entre le Japon et les États-Unis, l’indice Nikkei à son plus haut

Le principal indice de la Bourse de Tokyo a atteint 42 999 points ce mardi 12 août. Un niveau record qui reflète l’optimisme du marché financier japonais après l’accord sur les droits de douane conclu avec Washington. Mais l’imprévisibilité de l’administration Trump risque fort de rendre cette euphorie passagère, prévient la presse nippone.
Le Nikkei, l’indice principal de la Bourse de Tokyo, a culminé ce mardi 12 août à 42 999 points, soit le niveau le plus élevé jamais observé, rapporte le quotidien Nihon Keizai Shimbun (principale publication du groupe Nikkei, qui détient aussi l’indice du même nom). Après avoir atteint ce pic, qui a dépassé le record précédent enregistré il y a un an environ de 42 426 points, l’indice a clôturé la journée à 42 718 points.
Pour la chaîne publique NHK, ce nouveau record de la Bourse japonaise est le signe d’un marché rassuré. Outre l’accord conclu entre le Japon et les États-Unis fin juillet – considéré comme positif, Donald Trump ayant accepté de ramener à 15 % les droits de douane sur les exportations japonaises, au lieu des 24 % évoqués en avril –, la Maison Blanche a pris lundi la décision de prolonger de trois mois sa trêve dans la guerre commerciale avec Pékin, ce qui écarte momentanément le risque d’une intensification du conflit. Enfin, la chute du yen face au dollar américain est considérée comme favorable aux exportations.
Chez les investisseurs, la crainte que la politique douanière du président Trump finisse par provoquer une inflation freinant la croissance américaine reste vive. Dans ce contexte, “ils chercheraient à diversifier leurs investissements dans des pays comme le Japon afin d’éviter la concentration de leur capital dans l’économie américaine”, indique la chaîne japonaise.
Il n’est toutefois pas sûr que cette euphorie du marché financier japonais se poursuive dans les semaines à venir. En parlant d’un marché en “surchauffe”, Hideo Kumano, économiste interrogé par le quotidien Asahi Shimbun, rappelle que les droits de douane imposés par l’administration Trump, quoique limités à 15 %, restent un facteur négatif pour l’économie de l’archipel.
Selon lui, ce pic de l’indice Nikkei est “au-dessus de la capacité réelle de l’économie japonaise. […] Bien que les récents bilans des entreprises du pays soient plutôt bons, cela n’est pas comparable pour autant à ceux des grandes sociétés de la tech américaine. Les droits de douane restent malgré tout un lourd fardeau pour les sociétés nippones, y compris pour les constructeurs automobiles japonais. Le marché restera méfiant dans une certaine mesure.”
En outre, il reste des divergences d’interprétation entre les autorités japonaises et américaines sur la teneur même de l’accord conclu fin juillet, ce qui pourrait bien chambouler l’actuel optimisme. “Le facteur de risque reste les droits de douane américaine. Il est toujours possible que Donald Trump change de discours de manière imprévisible”, avertit Testuhiro Nishi, responsable à la holding financière japonaise Nomura, cité dans un autre article de l’Asahi Shimbun.
Courrier International