Au Canada, la Compagnie de la Baie d’Hudson ferme ses portes après… 355 ans d’existence
Une chaîne iconique de magasins de grande surface, La Baie d’Hudson, fondée à l’initiative de deux aventuriers français au XVIIᵉ siècle, a fermé le 1ᵉʳ juin ses 80 magasins, incapable d’effectuer une transition rentable vers le commerce en ligne. C’est la fin d’une longue histoire inextricablement liée à celle du pays, et parfois controversée.
Zofia Sadkiewicz fouillait sans enthousiasme dans une petite pile de serviettes en tissu dépareillées d’un des magasins torontois de La Baie d’Hudson, le 30 mai. La dame de 65 ans, qui fréquentait la chaîne depuis trente ans, a fini par admettre au Globe and Mail n’avoir vraiment besoin de rien, lâchant : “C’est comme un enterrement.” Monica Grzelack, 40 ans, s’est pour sa part emparée d’une paire de sandales dont le prix avait chuté de 50 à 10 euros, avant d’avouer : “Pour être honnête, ce n’est pas mon genre de magasin.”
C’est bien là le problème de la compagnie, qui avait demandé la protection contre ses créanciers en mars, croulant sous des dettes de plus de 950 millions de dollars canadiens (environ 605 millions d’euros), rapportait en mars Radio Canada. “La Baie en particulier… a vraiment eu du mal à s’adapter aux changements dans les habitudes d’achat des consommateurs, leurs préférences et la demande de biens”, analyse pour CTV News Jamie Hyodo, professeur adjoint en comportement des consommateurs à l’université ontarienne Western. David Soberman, qui enseigne le marketing à l’Université de Toronto, confie à la station de radio CIXX-FM de London, en Ontario, que la compagnie a été incapable de faire la transition vers le
Courrier International