Au Pradet, Dom prépare la nouvelle génération de tendeurs

la petite équipe de Dom, au Pradet, a très officiellement présenté les premières machines accueillies dans l’usine de conception et fabrication de systèmes de tension pour chaînes et courroies ce vendredi 5 juin. Un investissement de 800000 euros, pour lequel la PME a bénéficié du soutien de la Région à hauteur de 200000 euros. "D’autres machines et d’autres recrutements sont à venir", souligne Romain Daum, le directeur général et fils du fondateur de l’entreprise familiale, Bernard Daum. L’entrepreneur avait eu l’idée, en 1993, après avoir vendu sa société déjà spécialisée dans la fabrication de courroies, de se lancer dans la conception et la fabrication des systèmes de tension, qui permettent la maintenance de ces courroies et chaînes, utilisées dans une multitude de machines, et de secteurs industriels. "Aujourd’hui on vend même aux Chinois! Nos clients sont soit des revendeurs de fournitures industrielles soit des fabricants de machines" précise le dirigeant, qui réalise aussi 15% de son chiffre d’affaires à l’international, grâce à un réseau de distribution dans une vingtaine de pays.

Avec un chiffre d’affaires de près de 3 millions d’euros en 2023, en croissance à deux chiffres depuis 10 ans, Dom accuse toutefois le coup du ralentissement de l’économie depuis deux ans. "L’an dernier le chiffre d’affaires a reculé de 15%. Nous faisons face à une crise de confiance, et au recul de certains secteurs où nous avons des clients, comme le BTP", analyse Romain Daum. La diversité du portefeuille de clients permet toutefois à la PME varoise de tirer son épingle du jeu, et même de poursuivre sa transformation, pour conquérir de nouveaux marchés. "Il y a 10 ans nous avions développé la fabrication des composants qui accompagnent les tendeurs, pour proposer toute la palette de pièces nécessaires au bon fonctionnement d’une courroie", détaille le chef d’entreprise. Ce qui a permis de cultiver des compétences d’usinages mais aussi de recherche et développement, de prototypage aussi grâce à une imprimante 3D. Car si Dom propose toute une gamme de produits standards, "nous travaillons aussi avec les bureaux d’études et les concepteurs de machines afin de fournir des solutions sur mesure". La PME propose ainsi dans son catalogue quelque 4000 tendeurs, et jusqu’à 15000 composants.

Après avoir investi dans le capital de la Seynoise Mecanor, spécialiste de la mécanique de précision, pour doper sa capacité de production, Dom modernise donc aujourd’hui son outil industriel, en s’appuyant sur Excellium, son unité d’usinage lancée en 2012, capable de créer des pièces dans le cadre de l’activité de systèmes de tension pour courroie, mais aussi pour d’autres applications industrielles, à la demande du client. "Nous avons en outre un projet d’innovation, en vue duquel nous déposons un dossier auprès de la BPI", ajoute Claire Martinez, du service communication et marketing.

En l’occurrence, il s’agit de produire des tendeurs intelligents, qui transmettront de façon digitale les informations nécessaires à la maintenance de la courroie, sans devoir aller récolter ces éléments sur le tendeur lui-même à l’intérieur de la machine. Deux salariés ont déjà été recrutés pour opérer les nouvelles machines d’usinage et trois autres recrutements sont à venir. "Nous avons accueilli une alternante, Lona Hugues, du lycée Rouvière, qui est finaliste de la compétition nationale des métiers en région Sud, Worlskills, du 16 au 18 octobre prochains à Marseille!" souligne avec fierté Romain Daum.

Dans les ateliers de 1000m² acquis en 2018 au Pradet, les produits semi-finis sont aussi adaptés au besoin du client; découpe de chaîne de transmission, usinage de poulies et pignons, et même gravage de QR code pour assurer la traçabilité de la pièce. "Nous internalisons de plus en plus de tâches, comme la fabrication de galets tendeurs par exemple." Autant dire que la question du recrutement, est un sujet majeur. L’entreprise a mis en place un dispositif d’intéressement et de participation. Histoire de fidéliser les équipes.