Autriche : le magnat déchu de l’immobilier René Benko écope de deux ans de prison
Le fondateur de Signa a été condamné, mercredi 15 octobre, à deux ans de prison pour fraude. Sa peine aurait pu être encore plus lourde, estime “Der Standard” en revenant sur le premier volet en justice de la spectaculaire faillite du groupe autrichien.
Le procès n’a pas traîné. “Après deux demi-journées seulement”, le sulfureux patron autrichien René Benko a été condamné, mercredi 15 octobre, “à une peine de prison ferme de deux ans” par le tribunal d’Innsbruck, en Autriche, dans l’affaire Signa, l’un des plus grands scandales immobiliers du pays, rapporte Der Standard.
Cette figure des affaires autrichiennes a été reconnue coupable de fraude, mais “le jugement n’est pas définitif” et son avocat a “laissé entendre qu’il ferait probablement appel”. Mais ce n’est pas ce qui a suscité le plus de commentaires mercredi, explique le quotidien autrichien, qui souligne que “Benko aurait pu écoper d’une peine encore plus lourde”. L’homme d’affaires a été condamné sur une seule partie de l’accusation, portant sur 300 000 euros. Or, “à 300 000,01 euros, Benko aurait été passible d’une peine plus lourde”.
“À l’origine, le parquet économique anticorruption avait accusé Benko d’un préjudice total d’environ 670 000 euros.” Cela aurait pu lui valoir “jusqu’à dix ans”. Mais le patron déchu, autrefois l’un des plus riches d’Autriche, a été condamné pour un “don de 300 000 euros à sa mère” et a été acquitté pour le paiement de 360 000 euros qu’il a effectué pour couvrir quatre années de loyers indus pour sa résidence, entre-temps saisie par la justice.
René Benko a fondé Signa en 2000, dont le portefeuille incluait le Chrysler Building de New York et les chaînes de grands magasins allemands Galeria Karstadt Kaufhof et leur équivalent suisse Globus. En 2023, la faillite de la holding puis de deux de ses principales filiales a provoqué l’un des plus grands scandales de l’histoire de l’Autriche. Ses créanciers réclament aujourd’hui des milliards d’euros pour couvrir les quelque 13 milliards d’euros de dettes.
L’écheveau hasardeux de filiales et d’actifs du groupe a été passé à la moulinette de la justice autrichienne, qui a ouvert quatorze volets d’enquête distincts devant le parquet. Les procureurs estiment les dommages à quelque 300 millions d’euros. Plus d’une douzaine d’autres personnes sont également sous le coup d’enquêtes pour insolvabilité.
Courrier International