Bayrou se donne « deux mois » pour achever son plan de rigueur budgétaire

Le Premier ministre a assisté samedi au départ de la 14e étape du tour de France cycliste en direction de Luchon-Superbagnères. THIBAULT CAMUS/AP/SIPA / THIBAULT CAMUS/AP/SIPA
Le Premier ministre François Bayrou s’est donné ce samedi 19 juillet « deux mois » pour mettre un point final à son plan de rigueur budgétaire présenté cette semaine, sur lequel les oppositions menacent de le censurer.
« Il y aura probablement toutes sortes de prises de parole pour préciser, affiner, répondre. On a deux mois devant nous pour que ce plan trouve son achèvement », a déclaré sur BFMTV le chef du gouvernement depuis sa ville de Pau, où il a notamment assisté au départ de la 14e étape du tour de France cycliste en direction de Luchon-Superbagnères.
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Vendredi, le maire de Pau a également fait visiter sa ville à la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, qui l’a relaté sur le réseau X.
François Bayrou avait convenu mardi en présentant son plan qu’il pourrait « discuter » avec les groupes parlementaires mais sans « reculer » sur les objectifs fixés de réduction du déficit.
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Son plan prévoit près de 44 milliards d’économies en 2026. « Ce n’est pas tout à fait le tour de France » mais la chaîne de « l’Himalaya », a redit François Bayrou, qui voit dans l’accroissement de la dette et du déficit de la France un « danger mortel » pour le pays.
Dans « La Tribune Dimanche », l’ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve a dénoncé un plan « injuste et récessif » qui pèsera sur « la consommation alors que la croissance est faible ».
Le président du mouvement La Convention plaide pour « des réformes structurelles réelles », que « les ménages les plus aisés, avec une forte propension à épargner, contribuent davantage » et pour que certaines dépenses soient « réévaluées voire arrêtées », citant « le service national universel » et « le pass Culture ».
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La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a pour sa part indiqué vouloir aboutir à un projet de budget « d’ici à septembre » qui « rassemble le socle commun ». Elle a exhorter les députés à trouver « un compromis dans un moment historique ».
« Avec (le ministre de l’Economie) Eric Lombard, d’ici à septembre, nous souhaitons aboutir à un projet de budget fort qui rassemble le socle commun. Ensuite, nous nous ouvrirons aux autres forces politiques », précise-t-elle dans un entretien à « La Tribune Dimanche ».
« Nous voulons aboutir à un compromis clair dans les trois mois » et « notre objectif est de trouver un accord sur l’essentiel », ajoute-t-elle. « L’attente coûte cher : en crédibilité, en épargne, en capacité à investir. Tous ceux qui brigueront la présidence en 2027 mais qui auront contribué au blocage ne seront pas crédibles », selon elle.
Interrogée sur les réactions après les annonces budgétaires du Premier ministre François Bayrou mardi - le plus souvent négatives -, Amélie de Montchalin répond qu’il est « normal que cela fasse l’objet de réactions ». Mais « celles d’octobre ne seront peut-être pas celles de juillet ». « Nous sommes dans un moment particulier où il nous faut trouver des gens qui ont le courage d’assumer avec nous », dit-elle.
« Trouver un compromis dans un moment historique pour notre pays sans se renier, c’est possible. »
Semblant ainsi tendre la main aux oppositions, elle ajoute qu’« en février, nous avons adopté un meilleur budget grâce aux apports des oppositions, notamment du Parti socialiste », comme par exemple les « crédits pour l’outre-mer ou du fonds Barnier ».
Par Le Nouvel Obs avec AFP
Le Nouvel Observateur