Budget 2026 : suppression de deux jours fériés, « année blanche »… Les premières annonces de Bayrou

Le Premier ministre François Bayrou lors du défilé militaire du 14 juillet 2025, à Paris. MOHAMMED BADRA / AFP
L’heure des comptes a enfin sonné pour le gouvernement de François Bayrou. Ce mardi 15 juillet, le Premier ministre dévoile les grandes orientations du budget de l’Etat pour l’année 2026 au cours d’une conférence de presse très attendue, qui a été au cœur des spéculations alors que de nombreuses pistes ont été évoquées en amont.
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Confronté à un véritable casse-tête financier et politique, François Bayrou s’était engagé à présenter ses solutions, sur un plan de quatre ans, pour stabiliser la dette et ramener le déficit à 4,6 % du PIB. Un objectif ambitieux – de l’ordre de la gageure – alors que, dans le même temps, Emmanuel Macron a annoncé vouloir renforcer le budget militaire pour la défense, dimanche. Avec pour objectif d’économiser 43,8 milliards d’euros, voici ce qu’il faut retenir des premières annonces budgétaires du Premier ministre.
• La « malédiction » de la detteFrançois Bayrou a commencé sa présentation par évoquer le « danger mortel » et la « malédiction » sans « issue » que représente selon lui la charge de la dette en France. « Nous sommes devenus accros à la dépense publique » et « nous avons peu à peu perdu de vue que pour distribuer, il fallait produire » a continué le Premier ministre, en préambule de son intervention dénommée « Le moment de vérité », pour justifier les annonces qu’il s’apprêtait alors à faire. Ces annonces tournent autour ainsi de deux plans : « stop à la dette » et « en avant la production », comme il l’a dit dans un discours tout en slogan.
• « Une année blanche » en 2026La promesse du premier plan « réaliste » auquel « tout le monde doit participer » est « d’arrêter l’augmentation de la dette en quatre ans », avec comme objectif d’atteindre le seuil de 2,8 % de déficit à cette échéance, selon les mots du Premier ministre. « L’Etat se fixe comme première règle de ne pas dépenser » a ainsi déclaré François Bayrou, c’est-à-dire que les dépenses de l’Etat sont gelées en 2026 au niveau de 2025, hors défense et charge de la dette. En effet, il a bien justifié les hausses budgétaires du côté militaire, annoncé par le Président de la République à la veille de la fête nationale. « L’armée française doit rester au niveau de ses responsabilités, a-t-il déclaré. Le gouvernement assume ».
Alors, le Premier ministre a listé des mesures concrètes : l’instauration d’une « règle de non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite (…) pour les années qui viennent », la création d’une « société foncière (…) pour rendre utile le patrimoine improductif de l’Etat », la diminution de « la participation de l’Etat dans certaines entreprises », la suppression « d’agences improductives » ou encore la lutte contre « la dérive » des arrêts maladies.
Surtout, « nous devons partager une année blanche », a déclaré François Bayrou, annonçant ainsi la non-augmentation du barème des impôts, des prestations sociales et des pensions malgré l’inflation, ce qui permettrait d’économiser 7,1 milliards d’économies selon ses chiffres.
• Suppression de deux jours fériésFrançois Bayrou a proposé de supprimer deux jours fériés, le lundi de Pâques et le 8 mai. « Il faut que toute la Nation travaille plus, pour produire », a-t-il justifié
Le Nouvel Observateur