Budget : nouveau coup de rabot de 5 milliards d’euros sur les services publics et la Sécurité sociale

À Bercy, on valse à deux temps. Après l’annonce ce jeudi 26 juin matin par l’Insee de l’augmentation de 40,5 milliards d’euros de la dette publique de la France début 2025, le ministère de l’Économie et des finances a embrayé une heure plus tard en dévoilant un nouveau coup de rabot budgétaire de 5 milliards d’euros.
Fidèle au « il n’y a pas d’alternative » à la rigueur budgétaire actuelle, Bercy a pris appui sur la nouvelle dégradation de la dette publique pour fonder ses nouvelles mesures d’austérité. Puisqu’elle atteint désormais 3 345,8 milliards d’euros à la fin du premier trimestre, soit 114 % du produit intérieur brut, le deuxième « comité d’alerte des finances publiques », constitué de cinq ministres du gouvernement Bayrou qui pensent pareil que lui, a affirmé que « le respect de l’objectif de déficit public à 5,4 % du PIB en 2025 reste atteignable, mais sous réserve d’un effort supplémentaire de 5 milliards d’euros sur la dépense ».
Aux 5 milliards d’euros déjà gelés dans le budget 2025 de l’État vont donc s’ajouter : 3 milliards d’euros de rabot supplémentaire dans les crédits de l’État et 1,7 milliard d’euros enlevés aux dépenses de l’assurance maladie. « Une mise en réserve complémentaire sera notifiée dans les prochaines semaines » aux ministères, complète Bercy.
En revanche, toujours pas d’augmentation des recettes publiques, qui pourrait par exemple passer par une taxe de 2 % sur les patrimoines des ultra-riches ou par une vraie lutte contre la fraude fiscale. Arc-bouté sur son refus catégorique d’augmenter les prélèvements obligatoires, Bercy assure que « les recettes sont pour le moment globalement conformes aux prévisions de la loi de finances initiale ». En revanche, « des tensions apparaissent sur les dépenses », d’où l’obligation de couper dans les budgets des services publics et la Sécurité sociale.
Il ne s’agit là que d’une mise en bouche. François Bayrou envisage de dévoiler aux alentours du 14 juillet comment il compte s’y prendre pour enlever 40 milliards d’euros dans les budgets publics 2026 afin de ramener le déficit public à 4,6 %.
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