Chenôve. « Avec le Covid et la peur des violences urbaines, c’est devenu compliqué » : le restaurant Le Rougail ferme

Entre amertume et désillusion, Hanta Ramanantsoa ferme son restaurant Le Rougail , attenant au centre culturel du Cèdre.
Ouvert depuis 2018 dans ce local commercial qu’elle louait à la municipalité de Chenôve, Le Rougail ne faisait plus affaire ces dernières années après un démarrage plutôt prometteur. Hanta le Rougail, comme la surnomme ses clients habituels, se sent victime « d’une double peine » qui aurait été fatale à son activité commerciale de restauratrice.
« Après la crise du Covid en 2020 les gens ont changé leur façon de consommer. La fréquentation n’était plus la même qu’au début. C’est devenu compliqué. »
Et puis, la « peur des violences urbaines à Chenôve », a eu, selon elle, un effet repoussoir sur son ancienne clientèle, « comment faire pour que les gens comprennent que Chenôve n’est pas forcément un endroit qui fait peur ? », s’interroge celle qui habite la commune et ne compte surtout pas la quitter. « C’est ma ville », dit-elle d’une voix lasse à la suite de la situation difficile qu’elle traverse. D’autres raisons ase font jour au cours de l’entretien.
« J’ai décidé après une longue réflexion d’enlever la restauration de mes activités. Avec l’approche de la retraite je n’ai plus envie de me casser la tête. L’entreprise ne ferme pas, je préfère rester tranquille en ne gardant que mon service traiteur. J’espère vivre mieux parce que c’était beaucoup de stress, ce restaurant. »
Originaire de Madagascar, Hanta Ramanantsoa voulait faire connaître la gastronomie de l’Océan indien : « le Rougail est un plat cuisiné dans toutes les îles sœurs de l’Océan indien. Les gens qui sont allés en vacances dans ces îles-là, ça leur permettait aussi de revivre un peu ce moment de vacances. Le restaurant était un peu comme une salle d’amitié, c’était très familial et convivial. »
J’ai décidé après une longue réflexion d’enlever la restauration de mes activités. Avec l’approche de la retraite je n’ai plus envie de me casser la tête.
Le Bien Public